vendredi 7 décembre 2018

Le Berger, l'Allemand et la hiérarchie


Ce chien, si tu fais un peu trop de bruit fort la nuit par surprise près de lui, GNAP ! Il t'en colle une dans le mollet. Il y peut rien, il a 'subi' une formation au mordant précoce, dès les premiers mois. Un chien 'normal' n'a pas le réflexe de se servir de ses dents de façon aussi 'spontanée' et 'artistique'. Il l'a demandée, son maître, cette base de formation au mordant. Pas très compliqué, tu agites une grosse serpillère devant lui, et tu espères qu'il se jette dessus, après ça tu peux encore en rajouter en lui secouant la tête dans tous les sens jusqu'à ce qu'il s'énerve et tente de te mordre.

Moi c'est pareil, on m'a tapé dessus un peu tôt dans la vie, et ça a aussi été fait par un militaire, mon père. Je faisais des cauchemars où il rentrait dans ma chambre dans une colère quasi infinie et voulait me tuer. Alors quand on m'agresse, on quand on menace ma femme... J'ai tendance à me servir de mon instinct, mon instinct qui a été salement modifié.
La différence d'avec ce chien, c'est que de mon côté, je me la joue plus calculateur, mais je finis aussi par te la coller dans le mollet. Mes cours universitaires sur les principes fondamentaux du droit m'ont donné la capacité de bien anticiper les manœuvres de pervers qui vous envoient des leurres et des abrutis pour avoir ensuite une excuse vivante pour vous attaquer en justice, c'est la seule différence.

Je suis Gilet Jaune, c'est sûr. Ce sont les mêmes souffrances, les mêmes griefs. Mais s'ils représentent le peuple français, alors ils représentent aussi la police, la gendarmerie, l'armée. Et moi, par souci de représentativité, je souhaite éclaircir quelques points devant vous concernant tous ces gens qui servent dans les forces armées.
Oui ça existe les gens qui s'engagent dans ce genre de professions pour des raisons futiles, ou déplacées. L'un pour l'orgueil et les apparences, l'autre pour la violence et certains avantages pervers. Mais dites vous bien que s'ils ne sont plus payés comme avant, et ce depuis longtemps, cela nous assure que ce genre d'individus sont de plus en plus rares. Les avantages pervers se sont asséchés comme une flaque d'eau au soleil, et l'argent, ah, l'argent ! N'est plus là.
Et j'entends des remarques du genre, 'mais pourquoi continuent-ils à servir l'état corrompu alors qu'ils ne sont même pas payés ?'

Une fois mis de côté les pervers et les idiots, que reste-t-il ? Un flic, un gendarme, ou un militaire.
Et ce genre d'individu, à votre avis, il fait ça pourquoi en général, mettre sa vie en danger pour autrui ? La corruption de nos systèmes a tellement déprécié la valeur de notre société aux yeux des gens qu'ils assimilent les forces armées à des serviteurs du fric...
Mais mettez vous une seconde à la place d'une de ces personnes, afin de mieux comprendre ce qui se passe actuellement. On s'engage justement avec l'espoir de défendre des libertés individuelles, on s'engage pour s'assurer que la loi soit respectée, et que nos enfants puissent grandir dans un état de droit. On s'engage pour mettre au service des gens sa force, son courage. Bien entendu, après un an ou deux, en France, on se remet de son idéalisme, et on commence à tirer la gueule, etc etc
Mais quand on en est là, et comme on a un cerveau comme tous les autres, on se dit la chose suivante ; pourquoi abandonner le poste ? A cause de l'argent ? Il y a un esprit de corps très fort, et si moi j'abandonne, que feront les autres ? Faut-il abandonner le pays ?

Comprenez que la réflexion du soldat va au-delà des questions de fric et de gloriole. Le flic en service malgré les heures non payées, et la corruption, l'est encore pour une seule raison, il est le dernier rempart de la stabilité de l'état, et ça il en est conscient, soyez-en sûrs.

Si je vous précise toutes ces lapalissades, c'est que j'entends comme vous tous ces commentaires inadaptés sur les forces de l'ordre. Je vais vous en citer quelques-un, mais prenez premièrement conscience que la vraie raison de l'obstination du gendarme à rester dans son secteur tient au fait que s'il part, c'est le déluge !

Commentaires :
  1. 'aaah quelle horreur, ils sont 5 dessus pour l'interpellation ! Oh mon dieu, il lui met un genou dans le dos !' Une interpellation c'est pas facile, et dans une manif, les gens ont rarement envie de finir au poste. Plus on est nombreux, mieux ça se passe pour le futur occupant de la cellule. Passer les menottes à un individu quand on est seul, s'il y a résistance, relève d'un art que peu maîtrisent dans la douceur et la persuasion subtile. Si ça résiste, taper un bon coup permet de se faire comprendre, et soyez sûrs que l'on choisit un endroit qui laisse le moins de traces possible. Moralité : résister à une arrestation est stupide et dangereux, qu'on aime la police ou pas. Ce n'est pas intelligent. Et je dis cela dans l'intérêt de la personne arrêtée. A l'extrême, prenez mon exemple, ce sont des flics d'élite pourris qui sont venus me chercher à cinq avec lampe flash, bouclier, et pistolets braqués sur ma face. Vu la façon dont le premier qui me visait au visage tremblait comme une feuille, autant vous dire que je serai mort si j'avais crié, résisté, avancé vers eux, ou fait un geste vers ma poche, ou vers un tiroir. (Je précise ici qu'ils étaient venus me chercher pour une convocation à comparution pour plainte en DIFFAMATION... ah la police suisse !)
  2. 'Les flics ils aiment taper, ils ne sont là que pour se défouler sur des jeunes sans défense et des vieilles dames.' Lorsqu'un navigateur en solitaire monte sur son bateau avant de partir, pensez-vous qu'il se complaît à se mirer dans l'image qu'il donne aux caméras, ou qu'il se fait du souci pour son bateau, et qu'il est saturé dans son esprit de pensées concernant la sécurité, la météo ? Bien sûr qu'il aime naviguer par beau temps. Et bien-sûr que quand ça tabasse il sort de lui ce qu'il a de mieux au niveau du courage, de la force et de la concentration. Quand le flic se prépare à sortir face à la foule, c'est la tempête en face, les nuages sont noirs et ça se voit de loin qu'il faudra réduire la voilure, être bien posé sur ses pieds, et ne pas tomber. Quand on voit les nuages, ça fait peur, mais on y va quand-même. Un flic qui ne choisirait que des cibles faibles serait bien vite la risée de ses camarades. Or l'honneur, c'est ce qui compte le plus, surtout quand les heures sup ne sont pas payées. Quand les gens sont en colère, et qu'ils descendent dans la rue, c'est un véritable orage en face de vous, plus de place pour l'orgueil, plus de place pour la rigolade, et croyez-moi, pas le temps de penser au jeune faible, et à la vieille sans défense, celui qui vous regarde à 50 mètres n'a vraiment pas l'air d'un rigolo, et il est équipé. Dire qu'ils aiment taper sur les faibles, c'est comme dire que votre navigateur en solitaire aime se promener sur le pont, au port, devant les caméras, et sans vent. Il en existe des gens comme cela, bien-sûr, mais ils ne gagnent pas les courses. Des mauvais flics, ça abonde dans un régime dictatorial et injuste. Alors oui, on en sort d'un régime comme celui-là, c'était la dictature du pognon, masqué par son coulis de journalistes véreux. Le bon flic, c'est comme le Berger Allemand, fidèle et courageux au point de parfois passer pour un con, un type un peu bête, mais attention, ce ne sont que des apparences. La France n'était de loin pas si riche que ça, comparé à la Suisse, aux USA, au Luxembourg, etc. Je ne parle pas ici bien-entendu des 80 plus grosses fortunes de France, en Russie aussi ils ont leurs oligarques. Il y a des suicides de flics, et je préfère ne pas entrer dans le sujet ici, c'est un peu trop lourd pour le moment. Alors oui, on prend goût au combat, oui quand on est bon guerrier, on finit par y prendre goût aussi, à la guerre, c'est normal. Tuer non, mais survivre et gagner, atteindre des objectifs nobles, protéger la population civile, oui, ça a une dimension paternelle. L'exercice de l'état ne peut se faire sans force.
  3. 'Ils sont contre la liberté d'expression'. Ca va être court. Les forces de l'ordre ont ce fameux devoir de réserve qui les empêchent justement de parler de ce dont ils souffrent. Ils ne demandent pas mieux que de se plaindre des choses injustes, et ça ne leur fait absolument pas plaisir de savoir que les femmes et les enfants du pays ne peuvent pas manger à leur faim. Et quand ils constatent que les gens qu'ils arrêtent sont relâchés, ou que les gros pourris leur échappent, croyez-moi, c'est un dégoût profond qu'ils ressentent. Ils ne rêvent que d'une chose, c'est que ce que vous dites, chers Gilets Jaunes, soit fait. Mais pas besoin de foutre le pays en l'air, pensent-ils, ils aiment l'ordre, c'est sûr... enfin, jusqu'à un certain point.
  4. Il existe bien entendu des 'pourris' dans la police, on en a même fait des films pendant 30 ans, c'est LA thématique dominante du polar, le flic solitaire et héroïque qui s'oppose à sa hiérarchie, c'est beau. Je n'ai donc pas besoin d'en parler plus que cela. Mais quand deux syndicats de police se lèvent devant le peuple pour dire 'nous sommes avec vous', vous devriez les couvrir de fleurs, car ceux-là c'est sûr, ne sont pas des ripoux.

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