mardi 20 août 2013

PACTE AVEC LA MORT 1

Mai 2013
Marc Onnestad

PACTE AVEC LA MORT

La vision suisse de l'illumination politique et militaire

­Avant Propos

Après avoir été ouvertement qualifié de menteur par des représentants haut-placés de la justice suisse, après que mes propos et mes accusations fussent quand à elles taxées de 'confinant au ridicule' et de 'tissu de mensonge', je me suis permis de mettre mes accusations à plat, et de tenter de les rendre disponibles pour les personnes qui seraient tentées de mener l'enquête à la place d'une justice qui a baissé les bras, si tant est qu'ils n'aient jamais été en haut.
D'un point de vue extérieur, à quioi ressemble la Suisse? Du point de vue des nations qui l'entourent, ou qui sont en relation avec elle, quelle est l'influence politique de la Suisse? Ou tout simplement; en examinant le fruit, quelles conclusions peut-on tirer de la qualité de cet arbre?
C'est à ces questions que le très bref exposé de mon vécu dans ce pays apporte indéniablement des éléments de réponse. Il reviendra ensuite au lecteur de décider pour lui si mes éléments de réflexion, le récit de ma vie sont ou non un 'tissu de mensonge'.

La Suisse, si on regarde d'un peu plus près certaines affaires qui ont fait plus ou moins de bruit, c'est un peu plus que des comtes à numéro pour riches chanteurs de rock établis sur la riviéra vaudoise, ou quelque autre pilote de formule un. Ce n'est bien entendu pas seulement qu'un petit chalet ridicule accroché au mur, et qui fait 'coucou' toutes les heures.
La Suisse, c'est aussi la banque Al-Taqwa de Lugano. Cette banque est liée aux attentats du 11 septembre. Dans les quelques rares clients de cette 'petite banque', on trouve des représentants du groupe Carlyle, impliqué de près et de loin dans la montée au pouvoir de Hitler (banque BCCI) par exemple, mais on trouve aussi des membres de la famille Ben Laden, qui bien entendu, 'ne sont au courant de rien du tout'. Lorsque les services secrets italiens ont tiré la sonnette d'alarme auprès des autorités Suisses AVANT la date fatidique, que s'est-il passé? Rien. La Suisse, c'est aussi le 'scandale des fiches'des années 80, qui a mis le feu à l'affaire de la loge P2, et par ce biais à toute l'énorme problématique de GLADIO en Europe (les armées secrètes de l'OTAN).
La Suisse c'est aussi bien entendu l'affaire dite des 'fonds juifs', sans autre commentaires.
La Suisse, c'est encore François Genoud, dit le 'banquier noir', celui qui détenait les droits sur les écrits de Goering et de Hitler, parmi d'autres. Cet homme est lié aux attentats terroristes contre El-Al, c'est lui qui est allé amener en main propre la lettre de revendications des terroristes aux autorités. Il est aussi lié de près aux attentats de Münich contre les athlètes juifs aux fameux jeux olympiques. Il a toujours gardé chez lui, et l'a montrés à qui voulait bien le voir, un des faux passeports de Ali Hassan Salameh, le 'prince rouge', l'organisateur de ce massacre. Il en était fier
La Suisse, c'est aussi l'affaire Tinner, une gentille famille suisse-allemande bien rangée, qui pour le compte de la CIA, disséminait de l'armement nucléaire à qui voulait bien l'acheter. Ils sont à la source de la bombe pakistanaise (au travers de leurs relations avec monsieur Khan, le 'père' de la bombe en question), et ils sont en fait le fameux 'réseau de dissémination nucléaire Khan'. Il faut savoir à ce sujet que si le holà a été mis aux exactions de cette famille, c'est que l'arme nucléaire commençait par leur faute (et celle de leurs commanditaires bien entendu) à être dangereusement proche de simples terroristes sans foi ni loi, et non plus seulement de nations dignes de ce nom. Mais croyez-vous que ce soit la justice suisse qui ait mis le holà? Que neni! bien au contraire. Le juge Andréas Müller avait beau crier au monde journalistique qu'on lui mettait des bâtons dans les roues, et qu'il était nécessaire dans cette affaire de prendre du recul afin de 'pouvoir mettre les pièces du puzzle ensemble', c'est le conseil fédéral lui même qui a ordonné la destruction pure et simple des 30'000 pièces du dossier... dans une broyeuse! Nous verrons à ce propos que si on examine la 'doctrine' militaire de GLADIO, et qu'on l'applique à ce cas précis, l'affaire TINNER prend une tournure des plus apocalyptiques, car après tout, GLADIO, c'est la CIA en europe, et les Tinner, ils travaillaient bien pour la CIA, selon leur propre aveu, selon les 10 millions versés sur leur compte pour qu'ils se taisent, et selon les évidences tout simplement.
La Suisse, c'est accessoirement des peines maximales de prison qui n'éxcèdent pas 15 ans. C'est aussi une quasi absence de véritables condamnations fermes pour les cas de pédophilie. En point d'orgue de ce comportement inexcusable envers la vie d'enfants dont l'âge varie de 1 mois à 18 ans, nous avons le comportement insultant, répugnant, du procureur Gilliéron dans le dossier de la disparition des petites Alicia et Livia. C'est justement ce même procureur qui étouffe, efface, fait disparaître mes plaintes au pénal pour, accrochez vous la liste est longue, assassinat, tentatives d'assassinat, lésions corporelles graves, vol (de l'héritage de mon père), associations de malfaiteurs, pédophilie, inceste, et encore toute une série d'actes que je n'ai même pas réussi à qualifier.
La Suisse c'est encore toute une problématique dite 'mystique' de gens qui se complaisent à se croire spirituels, alors qu'ils se plongent dans des doctrines vaseuses dont les fruits sont par exemple les actes de Anders Breivik, ou d'autres racistes extrémistes. Je ne suis pas là pour dire que l'Europe n'a pas une problématique migratoire liée à son passé colonial, mais j'affirme aujourd'hui qu'il y a d'autres façons de la résoudre, si tant est que mon avis ait la moindre importance. Encore une fois, la doctrine GLADIO colle parfaitement avec le mode opératoire d'un allumé drogué qui tire sur des victimes sans défense, et une police qui … met beaucoup de temps à arriver! Je ne cherche pas ici à faire le procès de Anders Breivik, mais j'affirme que sa 'franc-maçonnerie' à lui, est la même que celle que l'on trouve dans le 'Da Vinci Code' par exemple, ainsi que dans les 'hautes' sphères de la Jet-Set suisse, dont ma famille fait partie.
Je vais ici vous raconter mon vécu chez les incensés de la violence exportée, et de la 'mort pour les autres'. C'est ma vie personnelle devient alors le meilleur exemple de ce qui se passe 'sur le terrain', c'est en tout cas celle là que je vais vous raconter en condensé. Nous verrons que ce qui s'y passe est un décalque fidèle de la même doctrine militaire, mais cette fois-ci appliquée 'homeland', contre ses propres gens. Est-il étonnant pour des gens qui posent des bombes dans les trains pour tuer des femmes avec des enfants comme dans le cas de la gare de Bologne pour prendre cet exemple, d'essayer de tuer un élément gênant chez eux? Est-il étonnant pour ceux qui ont doublé les nazis, les franc-maçons, et les communistes, d'être passé maître dans l'art de la broyeuse, du compte à numéro, et du suicide de deux balles dans la tête, ou le torse lardé de coups de baïonnette?
Ce que je viens de dire juque là est aisément vérifiable si on a une connexion internet, ce sera à vous ensuite de vous demander si je me suis évertué à m'inventer une vie pour ensuite vous la raconter, sachant que ce qui m'est arrivé, et que je vais vous exposer, correspond exactement à la doctrine sus-nommée. En d'autres termes, ils ont employé les mêmes méthodes avec moi que dans la totalité des affaires sanglantes qu'ils ont l'habitude de régler, de liquider. Ou plutôt de faire liquider, c'est plus pratique.
Il y a ensuite une grande majorité des choses que je raconte que je peux aisément prouver pour ce qui est de ma vie privée. Le vol de l'héritage de mon père, la société offshore que mon papa avait montée au Liechtenstein, dont l'adresse mène tout droit.. chez ma soeur! Certaines des choses que j'ai subies qui sont documentées par des médecins, d'autres qui ont été observées par des médecins. L'origine dite 'noble' de ma famille, et donc de moi, ne fait pas l'ombre d'un doute non plus. Mon parrain était un van Tuyll van Zerooskerken, de la même famille que Isabelle de Charrière donc. Ma marraine est une de Rham, mon 'meilleur ami' de l'époque de l'école est une héritier de la fortune Solvay (IG Farben et le Zyklon B, qui nous ramène tout droit au Vatican et à JPII), ma première copine avait bien le nom de Zitouni, le même que celui d'un terroriste célèbre, et le père de cette amie ressemblait comme deux gouttes d'eau à ce dit terroriste justement. Ma propre mère est une soeur jumelle de Marie Gabrielle de Savoie, à quelques opérations de chirurgie en moins. Le mari de ma soeur est bel et bien un héritier de Mestral, et est bel et bien assis dans la 'maison d'Aspres', le domaine même des riches nobles qui possédaient... le canton de Vaud en bonne partie. La totalité des camarades de classe que j'ai eu sont devenus banquiers dans les plus grandes banques suisses (en terme d'argent, pas de clients), médecins, avocats, juges, j'en passe et des pires.
Ils s'amusent à dire que je 'fais cela pour l'argent', lorsqu'ils parlent de mes accusations. Alors je suis vraiment un imbécile, car je suis maintenant SDF, et je vis dans 'le maquis'. De plus, pour se faire de l'argent, il y a plus pratique que de se mettre à dos des gens aussi puissants. On peut me traiter de pas mal de choses, mais pas d'imbécile. J'entends par là que les gens ont plutôt tendance à se méfier de moi pour mon intelligence que pour autre chose. Vous pouvez me traiter d'imbécile si ça vous amuse, je ne suis pas colérique.

Mais il y a une chose que je peux prouver.

Ce sont les liens que j'ai trouvé entre les noms publiés par Anonymous concernant les personnalités impliquées dans l'affaire Dutroux, et les personnes de l'entourage de ma famille en Suisse. Ces liens je les ai trouvés sur le réseau socioprofessionnel élitiste LINKEDIN, ainsi que sur Facebook. Ces liens sont irréfutables, sont totalement statistiquement corrélés, et ne laissent la place à aucun doute. Ces liens ne sont pas le sujet central de ce livre, mais le fait que je les ai mis à jour (avec l'aide de gens courageux que je ne connais pas) explique peut-être une partie des ennuis que j'ai, une partie des rumeurs que l'on lance sur moi, une partie du discrédit que je subis.

Après tout cela, il est vrai qu'une partie des CONCLUSIONS que je tire ne peut être prouvée sans l'aide d'une police compétente, ou d'un explosif puissant pour ouvrir des coffres en Suisse. C'est un peu comme si vous trouviez un homme dont les mains sont couvertes de sang, que ce sang correspond à celui de la victime, que cet homme est connu pour avoir haï cette personne toute sa vie, qu'on l'a vu avec la victime juste avant le meurtre, que l'argent de la victime est sur son compte, que c'est bien lui qui l'a versé dessus, et que l'on m'accuse de diffamation lorsque j'affirme que c'est bien lui qui l'a tué, sachant que l'assassin est mon frère, que je le connais plus que bien, et que nos parents nous formaient à faire ce genre de choses. Oui j'affirme avoir grandi dans GLADIO, être un de leurs pions qui est sorti de la piste, comme mon père était sorti. Je sais de quoi je parle. J'affirme aussi que 'ces gens' quand ils sont mis face à leurs actes, adoptent le comportement du pervers narcissique, ou manipulateur pervers, ou pervers polymorphe, et nient en bloc, utilisant TOUTES les approches mentales à leur disposition, et elles sont nombreuses. Prenez le procès de la femme de Mao, et vous aurez un exemple, prenez Eichmann devant les journalistes lorsque le Mossad commençait à l'approcher, ou prenez le femme de Bao Dai au Vietnam lorsqu'elle parle des 'barbecue' de moines bouddhistes, ou prenez encore Edgar Hoover dans sa vision de comment on contrôle un président. Autant d'exemples de pervers narcissiques acculés, face au mur, faisant preuve de la plus grande mauvaise foi que l'on puisse imaginer, même FACE à la vérité. Ils n'en n'ont cure, la vérité de compte pas, seul compte leur objectif, par tous les moyens, quitte à se plonger dans une schyzophrénie totale. 

Je ne peux que vous inviter à vous intéresser à certaines recherches de Muriel Salmona, psychiatre, pour ce qui est des conséquences du viol et de l'inceste sur la psyché humaine, cela vous fera les regarder différemment, plus simplement, de façon beaucoup moins 'magique' et beaucoup plus terre-à-terre.

Non, je ne mens pas, bien sûr que non, je n'ai aucun espoir de toucher l'argent qui me revient, je n'ai que peu de chances de revoir mes propres enfants, que mon ex-femme braque contre moi de toutes ses forces. Je n'ai rien à gagner de matériel ou de charnel dans cette histoire. Tout ce que je fais, c'est expliquer ce que peu de gens ont la chance de voir sans mourir juste après. J'espère bien entendu que leurs actions sortiront au grand jour, et qu'ils paieront le prix de leurs exactions. 


L'écorché vif

C'est afin de rétablir mon honneur, et de faire savoir la vérité, que je prends la liberté, et le droit d'écrire. Mon histoire est exceptionnelle de bien des côtés, et très commune d'un autre. A l'heure qu'il est, j'ai 38 ans, et mon corps est meurtri de blessures. Mais, ce n'est vraiment pas lui qui m'a fait le plus souffrir, c'est mon âme, à cause de la douleur que ces gens que je vais dénoncer m'ont faite. Ces gens, c'est ma famille, ou du moins ceux que j'avais pris pour telle.
Ce livre a aussi pour but de placer cette histoire dans son contexte, la guerre froide, ce que certains voient comme un grand complot mondial. L'hitoire de ma famille s'inscrit dans cette schizophrénie mondiale, dans cette dichotomie sociale. Pour comprendre l'origine de mes problèmes, j'ai du comprendre les influences extérieures à ma famille, les causes psychologiques et sociales de cette envie de nuir dont j'ai fait les frais depuis des décennies, qui trouve en fait son origine dans la façon dont les cercles d'initiés de nos pays voyaient mon père, mais aussi dans mes opinions. Ces dernières sont en partie la conséquence de l'éducation de mon père principalement, car vous verrez plus tard dans ces lignes que ma mère n'a pour sa part pas apporté grand chose dans l'édification de ma personnalité. Cette recherche des raisons profondes de mes problèmes m'a amené dans des domaines de recherche documentaire variés, tels que la spiritualité, la religion, mais aussi l'histoire, la mythologie, la symbolique, un zeste de science, et un bon paquet de politique, de services secrets, de scandales et d'attentats. D'autres sujets moins accessibles ont aussi marginalement été abordés, comme les OVNIS du GEIPAN, ou le paranormal, ces deux derniers sujets ont été examinés plus pour comprendre la psychologies de ceux qui s'amusent à les crier haut sur les toits, plus que pour trouver une réponse à ces problématiques. Ces sujets sont aussi intimement liés à l'armée, et donc à la stratégie. Et enfin le sujet de la pédophilie, vaste sujet qui s'étend de mon domaine personnel (mon enfance), à la politique en passant bien entendu par l'histoire et la psychologie. Il est à noter qu'il n'est de loin pas totalement étranger au domaine de la mythologie, et c'est là que mon petit bouquin a sûrement des choses à apporter. C'est un peu à cause de l'étendue de tous ces sujets que ce livre sera plus un éternel 'premier jet', une modeste tentative de fixer la réalité à un moment donné. Chaque jour qui passe je découvre un nouvel indice, une nouvelle preuve, un nouvel élément que j'aimerai inclure dans ce livre, mais à ce rythme, cela va devenir une encyclopédie. Je suis bien obligé de m'arrêter un jour, et de mettre à plat mes idées, mes preuves, le résultat de mon enquête. 

J'ai eu une enfance que la plupart des européens qualifieraient de normale avec de bons résultats scolaires. J'étais un enfant plutôt timide jusqu'à mes treize ans, âge à partir duquel je suis allé vivre avec mon père. A 14 ans j'ai donc fumé ma première cigarette, mes premières bières, commencé à aborder le sujet du sexe opposé, et cela en compagnie des amis qui étaient les chouchous de ma 'mère'. Je le dis car il ne faudrait pas croire que je suis alors tombé sous une influence négative quelconque qui aurait trouvé son origine en dehors de la sphère d'influence de Pirkko, ma 'mère'.
A dix-huit ans, j'ai obtenu une maturité fédérale scientifique réussie avec un franc succès, surtout au vu du fait que je m'y suis mis très tard.
Puis cette même année, 1993, mon père est mort, et les problèmes ont commencé à devenir sérieux, beaucoup plus sérieux que ce que j'étais alors capable de deviner.
Suite à cette mort, les premiers actes ouvertement hostiles de la part de ma famille ont commencé. Vous le comprendrez au fil de ces lignes, ma 'famille' est horriblement puissante, et il aura fallu toute l'aide du réseau d'influence de mon père pour réussir à me garder en vie, c'est aussi le sujet de ce livre, et j'espère bien entendu que cela sera utile à d'autres, ne serait-ce que pour comprendre sous un jour nouveau ce qui leur serait arrivé à eux.
Il s'avère après examen détaillé que la plupart de ces actes profondément néfastes dont j'ai été la victime ont été commis, ou suggérés par ma mère. Au fil du temps, elle a aussi poussé d’autres gens à le faire, imitant ainsi ses maîtres à penser, que je ne manquerai pas de vous présenter un peu plus tard.
Pris indépendamment, ces 'accidents', ces 'maladies' et autres déboires professionnels peuvent donner l’impression d’être dus au hasard, ou à de la bêtise, ou pour le moins à une grande incompréhension de la nature humaine. Mais mis bout à bout, le doute n’est plus permis. J'ai donc pour but dans ces pages de vous faire voir ce qui a été mon lot pendant tant d’années. et ensuite de comprendre cela comme étant l'image de notre société occidentale malade, et manipulée par une idéologie racîste, tyranique et abrutissante, que cela soit sur le plan politique, social, écologique, militaire, ou gériatrique. Ma vie comme symbole de ce que souffrent des millions de gens à leur échelle. Mais n'est-ce pas normal si l'on considère que je suis un enfant de famille dite 'noble', royale européenne? N'est-ce pas normal qu'ils traitent leurs sujets comme ils traitent leurs enfants? 

Je ne tenterai pas d'ordonner ces faits dans ma narration dans leur ordre chronologique, car il faudrait alors commencer à ma naissance, et malheureusement ma mémoire ne va pas aussi loin. Je procéderai donc en suivant une logique émotionnelle et cognitive. C’est à dire que je vais vous exposer cela dans l’ordre suivant lequel j’ai compris les choses.

Pour finir cette introduction, il faut comprendre que le schéma relationnel entre ma mère et mon père est le fil conducteur de cette lutte entre elle et moi. Elle a en effet projeté sa haine de lui sur moi. Nous verrons plus tard que ce schéma famillial est assez ressemblant à celui d'une trinité composée des personnages suivants: Nimrod, Sémiramis et Tammuz. Il s'agit de trois personnages qui ont eu une importance capitale dans notre société, qu'elle soit antique ou actuelle. La personnalité de ma mère a en effet tous les attributs de celle de Sémiramis, elle a traité mon père comme Sémiramis l'a fait avec Nimrod, et elle a tenté de me manipuler comme Sémiramis l'a fait avec Tammuz. Et cela au point de me mettre une copine 'dans les pattes' affublée du nom de … Sémiramis. 

Au fil des pages vous constaterez que j’écoute aussi avec la plus grande attention les rêves qui sont les miens, car ils me donnent une très bonne idée de ce que mon subconscient vit en mon fort intérieur. Certains des rêves les plus importants ont été un fil conducteur de ma vie, d'autres sont de bons indicateurs des influences que je subis. Je fais très attention à cette source d'information.

La lecture de ce livre montre sans aucun doute que la plus grande partie de l'oligarchie de notre société occidentale, celle que l'on trouve dans 'Paris Match' par exemple, suit une doctrine spirituelle qui n'est autre que celle de la Babylone ancienne, et que ma famille ne fait pas exception. La façon dont j'ai été traité montre sans hésitation qu'ils ne tolèrent aucune dissidence, aucune variation par rapport à la ligne psychologique fixée. Leur influence se traduit par la domination de la culture américaine. Elle a agité son bras lugubre de la façon la plus 'décomplexée' dans des pays comme le Guatemala, l'Afrique du Sud, le Rwanda, l'Algérie de 1993, la Chine de Tchang-Kai-Chek, bref, partout là où les 'disparitions' sont une réponse naturelle à toute forme de véritable liberté d'expression. Il se trouve que la Suisse, vous le verrez, est un pays où ce genre de techniques ont en fait été inventées, et poussées à leur paroxisme, mon père ayant été un de ces nombreux exemples. Vous verrez dans mon histoire à quoi ressemble leur répression sans aucune réflexion ni compassion, quand il s'agit de faire taire un membre de leur propre famille. 



Chapitre 1
Quatre ans pour vivre un deuil

Les examens de maturité (l’équivalent du bac français) étaient réussis, et bien réussis puisque malgré le fait que je m’y étais mis au dernier moment, j’avais dépassé les 7 sur 10 en moyenne. Je me rappelle bien de la réaction de ma mère, elle rigolait doucement d’un air un peu dénigrant, et m’a dit que la vie n’était pas aussi facile que cela, et que ce n’était pas sur mes grandes capacités que je devais compter. La vie serait bien plus dure à l’avenir, et je devais m’y préparer. Voià sa façon de féliciter, sa façon d'encourager, et de remercier, dans un moment où mon papa était en train de mourir. Son comportement laissait paraître sans trop de détours une jalousie, une frustration auxquels je ne trouvait pas d'explication sur le moment. Un peu interloqué, je n’en démordais pas : j’avais enfin atteint le bout du tunnel, et allais aborder la vie adulte en pleine possession de mes moyens. Je laissais donc de côté dans ma mémoire ces rictus dignes des gouttières de basiliques, et continuais vers l'avant.
Il faut dire que j’avais l’habitude d’être traité durement par cette dame, c’est le moins que je puisse dire. Mais j’avais toujours cru que c’était pour mon bien. La, pour la première fois, je voyais en face le fait que mon bonheur ne la touchait pas, il ne faisait pas partie de ses calculs. Je mettais cela sur le dos d'une relation conjugale malheureuse, et d'une vengeance à prendre sur les hommes en général.
Elle le disait elle même, la maturité, c’est la seule fois de sa vie que l’on sait autant de choses (sans vouloir dire que je suis d’accord avec cela), c’est aussi une épreuve qu’elle revit régulièrement en rêve, elle se revoit aux examens. Elle devait donc savoir à quel point c’est un moment capital dans la vie d’un être humain, on a enfin prouvé que l’on sait travailler, et on va pouvoir faire les choix qui vont déterminer le reste de notre vie.
Comme beaucoup d’autres, je souhaitais prendre une année sabbatique, réfléchir à qui je suis, et enfin savoir dans quoi me lancer. Les choses n’allaient pas être aussi simples, bien sûr, mon père était gravement malade, il était sur la liste des receveurs pour une greffe du cœur. Depuis mes 13 ans je vivais avec lui, et depuis longtemps j’avais été le seul à l’accompagner dans ses très grandes douleurs de dos, mais aussi dans ses multiples crises cardiaques, presque toujours suivies d’hospitalisations aux urgences.
Je devais donc m’attendre à ne pas vivre une période post-matu aussi joyeuse que prévue, aussi positive et constructive que celle de mes petits camarades futurs banquiers chez Julius Baer, chez UBS, ou avocats à leurs comptes, ou encore, médecins ou juges. Je ne m’attendais toutefois pas à des événements aussi terribles.

Je m’étais déjà inscrit dans la faculté de physique de l’EPFL (équivalent polytechnique française), et me préparais à partir en Suède, dans la maison que mon père avait achetée avec les fonds qu’il avait tirés de la vente de sa société, l’entreprise ONDOCO.
Une fois là bas, les choses sont allées vite, sa santé s’est détériorée de façon dramatique, je me rappelle d’un séjour sur la propriété d’un ami à lui dans l’archipel de Stockholm, où nous avons du appeler le médecin sur une vedette rapide, et où nous avons du évacuer sur le même véhicule afin d’aller aux urgences. Le cœur. J’étais devenu un habitué de la section 'cardiaque' des urgences. De nombreuses fois dans ma vie je suis sorti au dernier moment pour aller accrocher une ambulance afin de courir devant dans la nuit et la guider jusqu'à mon père. Une fois en sortant de chez IKEA, il s'est tout simplement effondré dans mes bras par terre. Je me rappelle bien des gens qui passent sans s'arrêter, en vous regardant.

Le jour donc où la dernière attaque a eu lieu, je n’étais pas en terrain inconnu, j’avais été le témoin de tant de moments traumatisants. Mais quand la dernière arrive, on voit quand même la différence. Nous étions au bord de l’eau, dans l’annexe de la maison, une charmante petite maisonnette, l’équivalent d’un studio avec cuisine, sauna, et les pieds dans l’eau. Le chauffage était déficient, et mon père avait comme d'habitude l’intention de trouver une solution afin de remédier à cela. Monté sur mon échelle, devant tous ces branchements, boutons et autres relais, j’attendais les instructions du chef. Il finit par me dire que nous aurions besoin d’autres outils, et partit les chercher. Il ne revint jamais de là. 

Au bout d’une minute, je réalisai que quelque chose clochait, il mettait trop de temps, je descendis donc de mon échelle, et courrais le retrouver. Je le trouvais appuyé contre la fenêtre face à la mer, la caisse à outils posée par terre à côté de lui. Il était essoufflé et cherchait de l’air. Tout de suite alerté j’agissais avec une vitesse qui défie les lois de l’équilibre, sorti la première chaise pliante en plastique, la secouais d’une main afin de l’ouvrir et la posais dans le bon sens derrière lui pour qu’il puisse s’asseoir. Il ne fallait pas qu’il soit par terre, car avec son dos, le mettre debout relevait de l’haltérophilie. Je ne réalisais pas encore que mes tentatives d’arranger mon environnement étaient inutiles. 
Il se retourna, me fit face, ses yeux s’écarquillèrent, ses mains se posèrent sur mes épaules, et il sombra, tomba, retenu par mes bras pour ne pas qu’il frappe par terre. Je me rappelle de mes mains accompagnant sa tête pour ne pas qu’il se fasse mal. Ses yeux grands ouverts regardaient le ciel, comme si un ange descendait vers lui. Un regard que je n’oublierai jamais, nous ne sommes pas seuls, et à peine une âme pense-t-elle partir de son enveloppe, des être immenses, invisibles et … terrifiants ? fascinants ? Je ne sais, viennent s'occuper de la suite des événements.
Puis ses poumons rentrèrent en panique, et l’eau qui s’était accumulée dedans depuis des mois à cause de son insuffisance, se mit à sortir au gré des pulsations, en une mousse blanche, comme l’écume d’un cheval qui a beaucoup trop donné, et qui est en plein galop.
Ce jour là j’ai couru, et je sais ce que l’on entend lorsqu’on dit : ‘une force surhumaine’, j’ai monté ces 150 marches en pierre avec une vélocité dont je ne me savais pas capable. Puis j’ai franchi le jardin à la même allure, et suis rentré dans la maison pour donner l’alarme. Là se trouvaient ensemble en train de passer un bon moment, la maîtresse de mon père, Monika von Sydow, avec des amis à elle, un dentiste et sa femme. Au bout d’une minute d’incompréhension qui me sembla une éternité à tenter de faire passer un chameau dans le trou d’une aiguille, les gens comprirent la situation. Après de longues minutes, ils décidèrent que ce serait le dentiste qui irait faire le massage cardiaque, et moi qui irai attendre l’ambulance pour la guider en courant jusqu’au lieu du drame, comme d'habitude.

Seul sur la route, c’est dix minutes que j’ai attendu, puis elle est arrivée, la suite est simple : courir, guider, montrer, rejoindre, regarder l’hélico arriver, puis choisir de 'débrancher' si je ne souhaitais pas pousser une chaise roulante pendant des années avec un légume dessus, façon ‘vol au dessus d’un nid de coucou’ en pire. Je retiens la poignée de main d’une assistante médicale, jeune, avec un vrai regard de compassion, les conseils du médecin qui m’expliqua que lui aussi avait perdu son père lorsqu’il avait vingt ans. Puis, des heures durant, discuter avec Monika, son amour de jeunesse retrouvé, la psychothérapeute. Et enfin, le corbillard, un van américain, gris, et deux brutes qui ne savent même pas prendre un cadavre sans que sa tête ne frappe la civière avec un bruit horrible. Ils ne se sont pas excusés. C’est quand même leur travail non ?

Puis ce fut quatre jours, quatre jours où il me fut impossible de joindre ou ma mère ou ma sœur. A l’image de ce yacht qui passa devant moi au moment de sa mort, au moment même où on le débranchait. J’avais à faire à des vacanciers en train de se dorer les espaces entre les orteils, pendant que je baignais dans les affres de la guerre en tranchées. Des yachts comme celui-là, il n’en passait pas souvent dans ce canal, le Strömma Kanal. Il était beau, blanc, et il y avait cette pin up sur le pont qui me fixait. Pas étonnant qu’elle regarde par ici, avec l’hélico, les médecins, l’ambulance, et un corps allongé. Et ce fut sûrement une coïncidence que, le seul moment ou je vis de tout mon séjour un aussi gros bateau dans ce canal, fut au moment de la mort de mon père.
Mais comment croire que je n’arrive pas à joindre ni ma mère ni ma sœur pendant QUATRE JOURS ? La Finlande n’est pas un pays sous-développé, et le Portugal non plus. J’ai toujours réussi à joindre ma mère. J’eus par contre l’occasion lors des nuits qui ont séparé ces jours interminables de faire deux rêves absolument inoubliables.
Le premier allait comme suit : je me rends à l’hôpital pour un bouton sur la cuisse, un gros bouton. Les médecins regardent et s’aperçoivent qu’il ne s’agit pas d’un bouton, mais de l’extrémité d’un vers parasite. Ils tirent dessus, et le vers sort, mais il est ramifié en cinq extrémités, qui chacune s’étendait dans chacun de mes cinq membres (le cinquième étant ma tête). Plus ils tirent, plus le vers est épais, pour finir par un vrai petit tronc d'une vingtaine de centimètres de large. Le dernier morceau est trop large et ils sont obligés de couper, ce n’est pas grave car 99% est sorti, et le morceau restant ne revivra pas, mais il me restera ce morceau de cadavre à l’intérieur. Avec des rêves comme cela, on ne finit pas de se demander ce qui se passe dans son subconscient. Ce ne sont pas des rêves que l'on oublie. Il est intéressant car mon père avait travaillé dans le forage en Afrique, pays où il rencontra le futur président Bush père, mais aussi les vers parasites justement.
En discutant avec madame von Sydow, Monika de son prénom, sa maîtresse, son amour de jeunesse retrouvée, je me rendis compte que l’interprétation ne faisait pas un pli : tout ce qu’il pouvait y avoir de mauvais dans l’éducation de mon père sortait, ainsi que l'influence néfaste de son passé obscur. Cela est juste, mais est-ce tout ce que l’on peut tirer d’un tel rêve ?

Le deuxième rêve : Encore à l’hôpital (pour changer), ma sœur va accoucher. Les médecins accompagnent le nouveau-né, et surprise, il a la tête de mon père ! Ce bébé a un visage torturé, et n’est pas en bon état, les médecins le prennent par les pieds, et surprise encore une fois, le corps se détache et tombe sur le sol dans une bouillie peu attirante. 
Ce rêve m’a choqué. Depuis que ma sœur s’est le plus possible détachée de mon père, il lui en a toujours voulu. Il disait que ma mère allait en faire ‘une conne’. Mais qu’allait-il en faire lui ? Je reviendrais sur ce sujet par la suite. L’inceste est un sujet rémanent dans mon histoire, et se trouve être le ‘nœud du problème’ dans la plupart des relations de mon entourage familial, à l'image des délires politiques de la Sémiramis historique, et de sa façon sexuelle de les concrétiser.

Deux rêves en quatre jours. Ils étaient très lourds de significations, mais ne m'expliquaient pas le fait que je n'arrive pas à joindre Pirkko ou Kiri. Je me rappelle très bien de cette dernière me disant combien elle pensait que ce devait être dur pour moi d’assister mon père dans sa lente descente. Je m’en rappelle car ce n’était pas souvent qu’elle témoignait de la compassion à mon égard. C’est lors de sa dernière visite en Suède qu’elle avait fait preuves de sentiments si humains. Elle savait donc bien à quel point je soufrais, et nul besoin d’être un savant en technologie spaciale pour savoir que la mort planait au dessus de nous à basse altitude. Il faut aussi noter qu’elle et sa mère n’étaient pas au même endroit à ce moment, l’une en Finlande, et l’autre au Portugal. Lorsque j’ai atteint la première (je ne me rappelle plus laquelle), on a parlé des moyens de joindre la deuxième, il ressortait de cette discussion qu’elles n’avaient pas été en contact toutes les deux. Mais quelle coïncidence alors qu’elles aient été injoignables toutes les deux au même moment, et surtout à ce moment ! Personne n’est parti faire du trek ou une expédition polaire. Elles savaient la 'merde' dans laquelle j’étais, et m’y ont laissé tremper pendant tout ce temps, quatre jours interminables.
Lorsque finalement je les ai eues, ma mère m’a dit que pour elle, il était déjà mort depuis longtemps, et ma sœur ne m’a pas dit grand chose. Elle est restée plutôt silencieuse.

Il est important de se rappeler ces événements, au delà du débat à propos du hasard (que l’on retrouvera tout au long de ces pages), car c’est une façon de voir les choses de la vie qui est propre à ma mère, et qu’elle m’a imposée depuis mes neuf ans, et à coup de bazooka, dès mes 18 ans, l’âge auquel j’aurai pu entamer une vie, l’âge où je suis rentré en prison, une prison invisible, mais dont on ne sort pas sans changer le monde. C'est une dureté de coeur que ces gens sont toujours d'accord pour imposer aux autres, mais jamais à eux-mêmes.

Après avoir vu que mes bons résultats aux études ne lui faisaient pas plaisir du tout, je du aussi constater que toute la souffrance que j'éprouvais de voir mon père mourir à petit feu lui faisait autant d’effet qu’un policier venu lui annoncer qu'elle serait en procédure de saisie.

A partir de là les choses se sont enchaînées, le règlement des affaires mortuaires, le retour en Suisse, entamer les procédures pour l’héritage (où le mari de ma sœur a été nommé curateur ad-hoc pour moi sur l'initiative de ma soeur et de ma mère, et cela parce qu'il est tellement 'doué' dans le domaine, et tellement digne de 'confiance', quelle gentillesse !). Et l’entrée à L’EPFL, en physique. Avec son lot de stress, de prise de conscience, etc. J’ai trimé ce que j’ai pu, puis, après avoir honorablement réussi les examens intermédiaires, j’ai décidé d’abandonner, les cauchemars toutes les nuits , les questions qui se posaient de plus en plus, m’empêchaient de trouver la sérénité suffisante pour fournir le gros effort mental nécessaire en physique. Mes rêves à cette période étaient peuplés de créatures monstrueuses qui tentaient de me dévorer, ou de monstres affreux qui tentaient de me saisir.

Pendant ce temps, tous mes symboles tombaient, ma sœur et son mari décidaient de garder la voiture de mon père, celle dans laquelle il m’avait appris à conduire, ils affirmaient que j'étais trop jeune pour une telle voiture. Ils décidaient aussi de vendre sa moto sans me consulter (une grosse cylindrée), et Pirkko (ma mère), décida de m’acheter une voiture (VW Polo CL) également sans me consulter, afin de remplacer l’épave qu’ils m’avaient laissée, une Audi de 1980, (valeur 3000 francs avant que ma sœur ne s’en serve).
Finalement j’allais aussi apprendre que la maison en Suède également, ils allaient se la mettre dans la poche, sous prétexte que je ne pouvais pas m’en occuper moi même, en échange, je devais recevoir l’appartement de ma mère à son décès. Il y eu une compensation lors de cette transaction sensée valoir la différence de valeur entre les deux biens immobiliers. Cette somme (moins de dix pourcents de la valeur du moins cher des biens), je la reçu sur un compte. Cette somme était ‘au noir’, comme le reste de l’héritage. Je constaterai plus tard que les valeurs des biens étaient constamment largement surévaluées quand il s'agit de bien qui sont à moi (une petite voiture d'occasion, un appareil photo), et largement sous-évalués quand il s'agit de biens qui sont pour eux (une maison de luxe dans une région peuplée de stars et d'oligarques, un appartement qui me revient dont je ne verrai jamais les titres de propriété, mais aussi des résidences secondaires en Algarve au Portugal, ou à Grimentz en Suisse).

N’étant pas accoutumé aux manœuvres illégales de fonds, et étant averti du fait que dans un tel cas, il ne faut pas faire de transferts entre comptes, mais uniquement se borner à sortir l'argent en cash, avant de le réinjecter ailleurs (avec une excuse en béton, c'est mieux) je me suis bien gardé d’investir quoi que ce soit, mais je me suis contenté d’arrondir mes fins de mois difficiles, pendant plusieurs années. Ce fut d'abord mes dernières années d'étude, puis mes premières années avec celle qui deviendra ma femme. Ces fonds m'ont permis par exemple de lui acheter une voiture et deux motos (d'occasion bien entendu), mais aussi de rendre notre vie plus agréable, avec des restos de temps en temps par exemple (pâtes et pizzas, pas caviar). 
Je reviendrai sur les détails de cette arnaque, mais sachez simplement que bien que le ‘deal’ n'était déjà franchement pas équitable du tout, ils ne se sont pas arrêtés là, ils ne m’ont 18 ans après les faits, toujours pas donné ce à quoi j’avais droit, et ce qu'ils m'avaient promis. Je ne suis toujours pas propriétaire de cet appartement. Tout cela sans même parler du fait qu'il y a encore beaucoup plus d'argent que cela dans l'histoire. Et que l'arrangement dont je vous parle n'est qu'un arrangement de 'façade'. 

Il m’ont donc tout pris, sauf l’appareil photo de mon père, et sont allés pendant des années se dorer les orteils en Suède aussi, le Portugal ne leur suffisait pas, Grimentz non plus.

Mais le meilleur est à venir : les études !
Suite à toute cette razzia sur les biens d’un mort, en se servant de l’illégalité pour plumer l’état et un orphelin, ma mère s’est mise en tête de mettre en vrac le reste de ma vie. Nous étions allés tous les deux travailler dans sa boutique (je lui rendais service), et au retour, sans prévenir, elle s’est arrêtée devant l’UNIL (université de Lausanne) et m’a dit : ‘tu as dix minutes pour t’inscrire sinon je te mets dehors et je te coupe les ponts'. Cette phrase est resté gravée dans ma tête depuis.
Je me suis donc inscrit dans ce que j'ai trouvé dans ma tête en dix minutes, HEC (Hautes études commerciales), les études que ma sœur avait finies. Alors déjà que les gens d’HEC Lausanne avaient la réputation (je parle donc de ce que j'avais entendu) de n’être que des fils à papa arrivistes sans aucun intérêt réel pour la science, mais en plus quand on est forcé de s’y inscrire…
Il me fut littéralement impossible d’être motivé dans cette branche, ni de m’intégrer, car je ne pensais radicalement pas comme mes ‘camarades’.
Je me revois en train de lire la bible que m’avaient donnée des témoins de Jéovah à la caffétaria de l'HEC, et du regard de ces jeunes gens pleins de fric sur ce petit livre bleu, du sentiment de mise à l'écart qui commençait à poindre.

C'est donc dans cette ambiance d'abandon et de trahison que j'ai entamé ma convalescence, mon deuil, ma reconstruction.
J'ai redoublé la première année, recommencé une fois la deuxième, et abandonné avant la fin. Il faut dire que l'ambiance n'était pas au beau fixe, ne m'intégrant pas, j'avais de la peine à trouver les conseils, l'ambiance qui m'aurait permis d'avancer. Souvent aux examens, je prenais des mauvaises notes alors que j'avais eu de très bonnes impressions, phénomène nouveau pour moi.

Des années plus tard j'ai réalisé qu'il était illégal de sa part de me menacer de la sorte. En Suisse les parents ont l'obligation de subvenir aux besoins de leurs enfants s'ils étudient, jusqu'à 25 ans. Mes années d'études, elle aurait du les payer de toute façon. 
De plus elle empochait les 500 francs de la rente orphelin. Normal, ils servaient à payer le loyer de mon studio ! Vous comprenez, c'est soit l'un soit l'autre, soit elle paie et me prend ma rente, soit elle  me laisse la rente pour payer le loyer, mais il ne faut alors pas dire qu'elle paie ! En d'autres termes, après m'avoir pris la rente orphelin, il est mal vu de dire qu'elle a pris sur mon hériatge l'argent pour payer mon loyer.
Tout le jeu est là, voyez-vous, elle ne voulait pas non plus que je devienne indépendant, surtout pas, elle aurait perdu le contrôle !
C'est comme cette année sabbatique, j'aurai bien fini par travailler, et gagner mon pain, donc partir loin d'elle. Alors non, elle m'a menacé, sous prétexte de s'occuper de mon avenir, et l'a ainsi bousillé à vie. Certain diront qu'elle n'a pas pensé à mal sur ce coup-là, qu'ils s'arment de patience, nous verront plus loin qu'elle n'en était pas à son coup d'essai, et qu'elle n'avait pas l'intention de s'arrêter là non plus.
Si je résume : 'non tu ne prendras pas le temps de réfléchir, au lieu de ça je te force à prendre la pire des décisions de ta vie en te menaçant d'un truc que je n'ai pas le droit de faire, puis je te culpabilise un max afin de te faire regretter de dépenser de l'argent qui est à toi, cependant que je te dépouille de tout ce que tu ne vois pas, puisque tes intérêts sont défendus par un traître.'
Ces années d'étude ne m'ont en rien empêché de faire les bêtises que j'aurai sans doutes faites si je ne m'étais pas inscrit. mais je les ai faites plus longtemps. Courber les cours, laisser le temps passer et vivre comme un écolier obligé de faire un école qu'il ne veut pas faire, et ainsi perdre du temps, perdre sa jeunesse, et faire l'école buissonnière. Tout le contraire de ce que j'étais en droit de faire. Tout le contraire de ce que j'essayais de faire.

Puis il y eu l'épisode comique du psychothérapeute. A l'initiative de ma mère, je suis allé voir une psy qu'elle m'a conseillé, une horreur, le genre de femme qui reste en face de vous à vous regarder sans rien dire pendant une heure. Et en plus il faut la payer. Et moi qui ne savait pas faire de l'argent facile ! J'aurai du prendre exemple sur elle.
Mais ce qui est comique c'est la suite. Le second psy que j'ai consulté était un pédopsychothérapeute, qui était sympa, qui m'a permis de comprendre des choses basiques sur ma psyché, qui m'a aussi permis de comprendre qu'un jour, je m'en remettrai. Super. Mais le principal problème qui est ressorti de ces consultations à coup d'une fois par semaine pendant un an, c'est que mon plus gros problème, c'était ma mère ! Et là dessus, au bout d'un moment, il s'est amusé à me donner un conseil des plus pratiques, mais pas des plus réalistes, le dire à ma mère. Bien sûr pas sous cette forme, mais quand-même, aborder le fait que ma plus grande cause de souffrance était bien elle. Je l'ai fait, cela n'a pas été profitable du tout, et le psy a quand même été payé.

Finalement, un jour, ma soeur est venue me dire que ma mère n'allait pas bien, et qu'il fallait que je revienne chez elle, afin de m'occuper d'elle, ce que j'ai fait. Résultat, je retombais sous sa coupe, perdais le peu d'indépendance que j'avais réussi à gagner dans ce studio tout petit.

Ce qui s'est passé finalement, c'est que plus j'avançais, plus la 'dépression' allait de l'avant. Elle en profitait pour placer discrètement son lavage de cerveau sur mon père, contrôlait le plus possible ma vie sans y exercer aucune force positive, mais que des remarques désobligeantes, une pression contre mes initiatives. Son but était en fait de détruire en moi tout ce qui relevait de mon père, ce n'est que des années plus tard que je comprendrai pourquoi, et ce à quelques centaines de mètres de l'endroit où elle m'avait forcé à m'inscrire à l'UNI.

Il est ici nécessaire d'aborder encore une fois le sujet de l'inceste. Pour moi il ne fait pas de doutes que l'inceste faisait partie de notre vie de 'famille'. Ce pour deux raisons, la première : ma soeur m'a un jour suggéré la lecture d'un livre d'Alice Miller, 'le viol oublié' je crois. Elle ne me conseillait jamais de livres. Et la seconde raison, c'est ce rêve que j'avais fait, assorti de son comportement lors de sa venue en Suède après le décès de Hans. Aucune tristesse naturelle, et une faible compassion à mon égard. La compassion montre qu'elle n'est pas anesthésiée émotionnellement, et alors je constate que la mort de son père n'est pas source de larmes. Elle et Pirkko sont froides comme de la pierre. On peut comprendre que suite à un trauma, une personne soit 'dissociée' et donc imperméable à l'expression de ses sentiments de tristesse. Mais là ce n'était pas le cas. Elle n'était pas choquée du tout.
Je connaissais aussi mon père, et son approche des femmes. Lorsque j'ai lu ce livre, je n'ai plus tellement eu de doutes. En fait elle me l'a aussi fait comprendre plusieurs fois, par allusions. Des années plus tard, elle m'a aussi fait comprendre que j'y avais aussi eu droit. Et j'ai aussi eu ce souvenir d'enfance, dans la salle de bain familiale, avec ma mère et mon père, un moment très particulier, sur lequel je reviendrai plus tard.

Il est donc facile de comprendre qu'elles aient de la haine à son égard. Mais pourquoi s'acharner sur moi ? Ceux qui pensent que c'est compréhensible déchanteront un peu plus loin dans ce livre, elles ne sont pas meilleures que lui, bien au contraire. Ma 'mère' se vengeait sur moi pour d'autres raisons. 

J'ai donc passé ces années à essayer de me remettre tant bien que mal, sous une pression immense en fait, celle de voir ma référence être démolie post mortem par celles-là même qui venaient de prendre tout ce qui me le rappelait le plus. Il aimait la conduite, il avait été camionneur, pilote de rallye, de char, de moto, depuis mes neuf ans il m'enseignait la conduite progressivement. Cette dernière voiture, cette Subaru, ils se sont bien gardés de la vendre, mon beau frère était bien trop content de se l'approprier, même s'ils avaient déjà en tout cas trois autres voitures à l'époque (une golf, une jeep cherokee, une vieille jaguar, une maseratti biturbo de collection, entre autres). 
Quelques années plus tard, je me suis payé la même voiture, et l'ai gardée plus de dix ans, parfois j'avais l'impression très nette qu'il était assis à côté de moi, en train de veiller à ce que je conduise bien, je n'ai jamais eu d'accident sur la route avec cette voiture. Il faut quand même signaler que j'ai enfoncé le radiateur le jour où j'ai tenté de faire un peu de hors piste avec dans un champ plein de neige cartonnée. Le petit bout de bois noir à trente mètre était en fait le sommet d'une fontaine. Trente mètres, c'était pas assez pour s'arrêter.

Tout ce qu'il était a été systématiquement démoli par elles dans ma tête, de son pistolet qui a soit disant du être démoli, son canon étant supposément mal fixé selon mon beau frère. Le seul problème c'est que j'ai joué avec cette arme pendant des années régulièrement, et que je n'ai jamais rien remarqué de tel (pourtant je l'observais sous tous les angles). L'autre problème, c'est que mon père était un ingénieur qui avait été mécano sur DC9, et je vous passe le reste (forage en Afrique, alors les tubes bien fixés, ça le connaissait). Si cette arme avait été déficiente, ça se serait su. Il m'apprenait aussi à bricoler ma moto de cross, par exemple. C'est la mécanique bien faite, l'amour du boulot de précision, c'est ça qu'il essayait de me transmettre, avec finesse, et un tout petit peu de jeu.

Sa moto, je l'ai déjà dit, a été vendue sans mon consentement. Mais quelques années plus tard, mon beau frère s'est acheté là même ! Alors cela je vous prie aussi de le retenir, c'est d'une grande importance. La maison était bien sûr trop grande pour moi, autant qu'ils en profitent eux ! 'mais tu n'as qu'à demander, tu peux y venir quand tu veux'.
Avant que l'héritage ne soit liquidé, pas de problème, j'ai pu aller y affronter mes démons. Mais quelques années plus tard, j'ai bien essayé de leur demander à plusieurs reprises, mais il y avait toujours un couple d'amis passionnés de formule un, ou de gestion de fortune, prêts à prendre ma place. 'ah mais tu comprends, c'était prévu depuis longtemps !' Je n'en doute pas une seconde que c'était prévu depuis longtemps, on y reviendra.

Au début, quand je suis allé là bas avec la copine que j'avais à l'EPFL, je me réveillais toutes les nuits, en sursaut, c'est à dire en criant. Et lorsque j'essayais de retrouver le sommeil, j'avais vraiment l'impression que des démons étaient là pour me cueillir. Ma copine me prenait la main, et on essayait de se rendormir.
Sinon je rêvais aussi que mon père était toujours vivant, et que j'avais fait croire à tout le monde qu'il était mort. Il arrivait près de moi, et je me sentais honteux de lui avoir fait cela. Le matin, il me fallait une demi heure avant de réintégrer la réalité.
Pourtant il était bien mort ! J'avais vu son cadavre de près, pendant de longues heures, le corbillard n'étant venu que le soir, son décès se situait vers le début d'après midi.
On y reviendra aussi à ce problème.
Tout le monde est d'accord là dessus, mon père a un passé des plus mystérieux. Il ne parlait que très peu. Mais j'ai quand même appris qu'à l'âge de vingt ans, alors qu'il était en couple avec Monika, il est soudain parti en amérique, sans avertir personne, il y est resté quelques années. Puis est revenu. J'ai appris des années plus tard qu'il avait eu des relations avec l'OAS, en Algérie. 
Un agent secret quoi. Et ce n'est que récemment que ressort sur internet, le nom de Onnestad, comme étant présent aux Etats Unis depuis deux siècles.

C'est peu de temps après mon retour de Suède que j'ai quitté mon premier amour, Sémiramis, je sentais que je plongeais, qu'elle ne pouvait rien faire, de plus je l'avais trompée en Suède, et je ne me sentais même pas le courage de le lui dire, et encore moins de faire semblant. J'abordais la très longue période de ma vie, ou faire semblant serait interdit. Mais dans l'immédiat j'abordais surtout une longue période de ce que j'appellerai une ' dépression induite '.
Pendant ces années j'ai essayé de défendre la mémoire d'un mort, j'ai essayé d'apprendre à me connaître, à me soigner, et à me sortir de la tête la vision de la femme qu'il m'avait apportée. Ce n'est que des années plus tard que je finis par comprendre que celle que ma mère avait apportée était encore pire.
Pendant ce temps, ces gens ont continué à le dénigrer, et moi avec, mais aussi à profiter de mon argent, et à me discréditer.

Jean-Christophe, mon père disait de lui :'il est trop parfait, il y a un truc qui cloche'
Il entendait par-là que c'était le plus gros hypocrite que la terre ait porté devant ses yeux. Cet homme est très loin d'être parfait, mais donne une image du 'gendre parfait' avec les cheveux toujours bien coiffés, la peau bien propre, le sourire charmeur, etc etc... c'est en réalité un voleur d'orphelin, et ça c'est pour la partie documentée de preuves irréfutables.
Mais Hans-Gustav n'a pas eu le temps de se rendre compte de tout cela, il est mort avant.



Chapitre 2
Mes Années passées à essayer de sortir de leur emprise

Après ces années de dérive universitaire, je me décidai à ne plus traîner, et à travailler de mon côté, c'était un peu ce que je voulais faire depuis le début. J'ai toujours cru que devenir un homme un vrai, c'était avant tout connaître le bas avant de monter. Je ne voulais justement pas être un de ces 'gosses de riches', et me faire pistonner. Pour ça ma mère m'a vraiment bien aidé, elle m'a volé mon argent, et m'a condamné tous les pistons que j'aurai jamais pu avoir. Merci chère 'mère'.
Le seul 'piston' que j'aie eu dans la vie, c'est celui de mon parrain, il m'a offert un stage dans la banque où il était directeur du secteur 'révision' de la Deutsche Bank. Un stage très intéressant. Quelques temps plus tard, cet homme mourra d'un accident de parapente.

Pendant ces années d'uni, j'ai surtout lu des livres plus intéressants que ce que le programme dit de 'haute école commerciale' avait à m'offrir, c'est-à-dire les théories fumeuses sur le comportement de l'économie, l'endoctrination pour l'adoration du dieu 'entreprise' pour qui il est nécessaire d'offrir des offrandes continuelles de 'licenciements', j'ai donc lu un peu de Jung, pas mal de bouddhisme, beaucoup de Scientific American.
Pendant ces années j'ai aussi bu des bières, et fumé des joints. Depuis l'âge de 14 ans je fumais des joints, tout comme les deux amis qui m'ont enseigné cela, des fils de très bonnes familles qui crieraient au scandale si je révèlais leurs noms dans ce contexte, cela ne m'a jamais empêché de faire de bons résultats à l'école. Je précise cela parce que l'un des arguments que ma 'mère' employa le plus contre moi plus tard, surtout dans mon dos, c'est que j'étais un déséquilibré par la faute de ma consommation de stupéfiants. Il faut noter ici que dans l'année qui a suivi la mort de mon père, j'ai naturellement tout arrêté, je n'en avais plus envie du tout. Certains diront que j'ai été aidé par le fait que Monika m'ait balancé à ma mère. Mais je ne crois pas. En effet, ce que Monika a jugé le plus utile de faire après mon départ de Suède, c'est de dire à ma mère ce que je lui avais confié sur le coup de la mort de mon papa, c'est à dire cette consommation de cannabis. A ceux qui me diront que cela partait d'un bon sentiment je rétorquerai que vu son boulot, elle est sensée respecter le secret professionnel, de deux elle était l'amante de mon père, et devait donc savoir à quel type de mère j'avais à faire. Cette femme a perdu tous ses maris, deux ou trois se sont suicidés, et les autres sont morts de causes diverses. Ses parents sont morts dans le cadre des meurtres von Sydow. Des films, des livres et des centaines d'articles ont été écrits à ce sujet. J'étais en droit d'attendre d'elle de rester fidèle au secret professionnel. J'étais en droit d'attendre d'elle qu'elle connaisse le sens du mot 'trahison'.
Elle m'a donc balancé. Je dis cela car on va le voir dans ce livre, on a plus à faire  à des mafieux, et à des trafiquants, qu'à des gendres parfaits. Et je suis donc très déçu de leur comportement, je m'attendais au respect d'un certain 'code d'honneur'. C'est bien le fait qu'ils ne l'aient jamais respecté envers moi qui me laisse penser qu'ils ont toujours eu l'intention de se débarrasser de moi, d'une façon ou d'une autre.

J'ai donc commencé à travailler. Pendant ces longues années qui ont séparé l'université de maintenant, j'ai vendu des options sur actions, travaillé dans la sécurité, vendu des systèmes de sécurité, du whiskey écossais, et fait encore plein d'autres choses du même acabit. Le point 'culminant' de ma carrière sera le poste de garde-bain à la piscine de Bellerive à Lausanne. Là j'aurai vraiment appris ce que c'est que d'être en bas de l'échelle. Pas de doute là dessus. Mais c'est aussi dans le cadre de cet emploi que je verrai la télévision suisse romande me mentir et se servir de moyens détournés pour me discréditer publiquement, c'est à dire à la télévision. Cela s'est fait dans le cadre d'une émission 'temps présent' sur la piscine de Bellerive. L'exemple est rigolo, nous y reviendrons peut être. Il faut aussi noter que ce n'est que des années plus tard que je saisirai toute l'ironie de travailler dans cette piscine, dont les fonds avaient été débloqués par une ville de Lausanne qui était à l'époque 'rouge', sous influence socialiste. C'était proche de l'époque où l'armée suisse tirera sur la foule avec des balles réelles de guerre (du 7.62). Que dire ensuite du fait que mon patron était un pieds-noir ! Nous y reviendrons.
J'ai souvent collaboré avec ma mère durant ces années. C'était l'occasion pour moi de faire un peu d'argent de poche, en faisant des livraisons pour ses riches clients, ou en bricolant toutes sortes d'installations ou de problèmes informatiques simples. C'était pour moi surtout l'occasion de la voir, et de tenter de créer une relation avec elle, au delà de ce décès qui avait détruit ma vie de famille, bien contre ma volonté. Nous discutions ensemble de plein de choses différentes, mais j'essayais toujours de ramener le sujet sur ce qui m'intéressait : la psychologie, ou le bouddhisme, la compréhension de l'esprit en fait. J'essayais de réparer ce qui restait des débris fumants de cette vie massacrée par la haine et les cadavres dans les armoires. J'y croyais moi à une vie de famille possible, je croyais vraiment que ces femmes étaient douées de raison, et que leur coeur était capable de compassion. Je ne voulais pas croire que mon père avait totalement raison quand il me disait que cette 'menteuse' avait fait de sa fille une 'conne'. Je découvrirai bien plus tard et à mes frais ce qui se cachait vraiment derrière des termes un peu ridicules, et bien incapables de décrire la réalité dans toute son horreur.
Tant que nous survolions les sujets, c'était agréable, mais dès que nous les approfondissions, cela se terminait toujours par un profond désaccord, voir par des crises de colère quand je fouinais un peu trop dans des sujets comme le racisme, ou la dignité de la femme. Sa vision de notre vie de famille était grosso modo que son mari avait été un salaud, qu'elle avait souffert énormément par sa faute à lui, et qu'elle n'y était pour rien. Jamais elle n'a avoué avoir fait une faute. Si ce n'est celle de ne pas avoir assez tôt compris à quel point c'était un salaud. L'autre faute qu'elle avoue volontiers, c'est que lorsque je suis parti vivre avec mon père à l'âge de 13 ans, 'elle n'a pas pu finir mon éducation'.
Nous y reviendrons.
J'ai eu l'occasion de faire des publicités pour son magasin que ce soit sur internet ou des vrais pubs sur papier, j'ai fait de la photo, des sites internet, et des choses comme ça. Mais parmi tous les amis et connaissances qu'elle avait, jamais elle n'a eu l'idée de me proposer un vrai 'piston' (après toutes ces années de galère, j'étais alors prêt à les accepter), un débouché quelconque, un voyage.... rien. Elle préférait bien me manipuler pour me garder près d'elle afin de pouvoir dire plus tard que j'étais un incapable, un rêveur, ou pourquoi pas un toxico dérangé pendant qu'on y est. D'un côté elle mettait la main sur tous les moyens financiers, et de l'autre elle se servait de toutes ses relations pour décider dans ses moindres détails le chemin professionnel par lequel je devais passer, et qui devait systématiquement se solder par des échecs.
La seule fois qu'elle s'est amusée à tirer des ficelles pour un contact du genre qui aurait du être utile à ma carrière, c'est le jour où elle m'a ramené un ancien amant à elle, qui connaissait mon père à l'époque, et qui est venu dans la boutique, j'ai tout de suite remarqué son attitude 'léchouillante' et 'petit caniche' envers elle. Patron d'une entreprise d'armement en Angleterre,  il me proposait un stage dans sa boîte (une usine de production de batteries high tech, utilisées par exemples dans les missile air-air du Harrier de l'armée de l'air si ma mémoire est bonne). J'avais un sentiment désagréable à l'égard de ce type là, rien à voir avec son attrait pour ma mère, mais j'avais l'impression que mon voyage en Angleterre n'allait pas être aussi agréable que cela, je ne fus pas déçu, j'allais la 'roter' (comme ils disent en Suisse).
J'étais sensé faire un stage classique, du genre tu commences en bas, et puis on te fait visiter toute la boîte. Après mon stage à la Deutsche Bank, j'étais en droit de voire autre chose que la chaîne de production. Il n'en fut pas ainsi. Payé comme un esclave, ce sont les indiens qui m'ont souvent nourris, j'étais amis avec un ou deux autres anglais de la chaîne avec qui j'ai joué au billard une ou deux fois, et j'observais l'ancien des SAS qui faisait partie de l'équipe. Il était assez bougon pour ne jamais dire bonjour à la cheffe du personnel qui venait tous les matins faire son petit tour afin de s'assurer que tout 'allait bien' selon sa définition à elle. Jamais la direction ne s'est intéressée à mon sort, et je suis resté sur la chaîne de production. J'ai eu l'occasion d'y apprendre ce qu'elle entendait par 'aller bien', puisque quelques années auparavant, ayant refusé à un employé d'aller à l'hôpital suite à un petit éclat dans l'oeil, elle fut à l'origine d'une perte d'acuité visuelle de 40% de l'oeil du dit employé. C'est avec lui que je jouais au billard.
Du côté des indiens, la réputation de la dame n'était pas meilleure, mais ces gens avaient l'avantage d'être beaucoup plus soudés, et solidaires, ce qui les rendaient beaucoup moins sensibles à ce genre de pressions. Un syndicat traditionnel en quelque sorte. 
J'ai fini ce stage comme on sort d'une prison. La famille dans laquelle je suis resté était une belle bande de dealers. Celui des deux frères qui daigna m'amener boire un verre avec ses amis un soir ou deux (mais pas plus), me présenta un jour une superbe fille qui se trouvait être d'après lui la 'porteuse' de drogue des Beattles (à l'époque elle avait neuf ans), elle trimbalait tout ça dans une sacoche accrochée à sa ceinture ! Cela ne m'intéressait en rien, mais bon, je notai quand même l'anecdote, en plus du fait que la demoiselle était d'une beauté à couper le souffle. Le dernier jour j'ai dit ce que je pensais à cette vieille bique des ressources humaines, et cela m'a valu d'être accompagné par le chef sécurité jusqu'à la sortie, devant tous les employés ! La moitié d'entre eux était fière de moi, ça c'est sûr, ils considéraient que j'avais de la chance de pouvoir partir moi ! La scène où cette femme essayait de se pencher par dessus le bureau pour me reprendre mon salaire et mon certificat de travail reste gravée dans ma mémoire, c'est là qu'elle a appelé la sécurité. Ils n'ont pas eu mon salaire, ni mon certificat. Je lui au dit, au chef de la sécurité, ' don't touch me !' et ça a marché !

Je savais bien que le 'petit caniche' n'avait jamais eu l'intention de m'aider. Rappelez vous de cette remarque : 'tu as de la facilité, ça ne se passe pas comme ça dans la vie'.

On y reviendra.

Les bases étaient lancées, le monde prenait enfin les apparences que ma mère souhaitait, dur intraitable, occulte et hypocrite. 
Baffe après baffe, je me relevais à chaque fois, le coeur en morceaux.
Persuadé qu'il existait pour moi une façon de trouver une échappatoire, je postulai pour un travail de 'courtier en bourse' sur 'produits dérivés'. Un truc payé à la commission, et dont le but consiste à persuader des gens de placer leur argent sur des marchés risqués, en payant ce privilège un assourdissant 30 % de commissions. Un job horrible car il consiste principalement à persuader les gens d'un truc faux, et de les persuader, s'ils perdent (ce qui était plus que courant), de replacer des fonds, afin de 'se refaire', tout ça sans jamais vous avoir vu. Allez annoncer une 'perte totale' de 50'000 francs le matin, et essayez de pousser le client à placer encore l'après midi ! Vous n'avez souvent pas plus de temps, car sinon il se refroidit, et c'est foutu.
Les trois premiers mois se passent à collecter une liste de 'prospects' (clients potentiels), et les avertir que vous les recontacterez lorsqu'il y aura 'une opportunité'. Ces mois vous permettent de peaufiner votre 'argumentaire de vente'. Et le quatrième mois, c'est la première vente. Ce mois ci est un mois charnière, car suivant vos résultats, on voit tout de suite où vous vous situez dans la grande échelle qualitative des vendeurs. J'y ai dépassé les 250'000 francs de chiffre d'affaire, ce qui me fit un salaire de plus de 10'000 francs, la tradition voulait qu'un premier salaire de plus de dix mille soit versé en petites coupures sur la tête du vendeur par surprise depuis une mallette toute neuve offerte par la boîte. Ce qui fut fait. J'en ai immédiatement profité pour acheter cette Subaru Legacy 2.0 turbo (le premier break puissant sur le marché à l'époque, la fameuse voiture de mon père). 
Par la suite je n'ai plus égalé ce salaire, et ce pour plusieurs raisons. La première étant qu'en 1998 la bourse a connu ce que nous pourrions qualifier de 'correction sévère', et que nos positions étaient pour la plupart 'bullish' (donc pas préparées du tout à une chute des valeurs). Il faut aussi noter que les positions combinées destinées à minimiser les risques ne se pratiquaient tout simplement pas, et ceci parce que la commission qui était prélevée empêchait ce genre de combinaisons. La deuxième raison de ma baisse de performance était que je réalisais petit à petit que faire tant de bénéfice rien que pour rattraper les 30% de commissions était une chose plutôt rare, mon activité se résumait donc à plumer des pigeons d'une façon soit-disant légale.
Des boîtes comme celle là il y en avait des tas, et elles changeaient souvent de nom. C'était une époque ou beaucoup de courtiers du genre se sont retrouvés dans des coffres de voitures, ou enfermés dans des garages par des clients déçus, histoire de méditer sur le bien fondé de leurs stratégies d'investissement. 
Il ne nous était pas vraiment permis ni conseillé de penser par nous même aux positions que nous pourrions prendre (sur quels titre placer l'argent), on était là pour convaincre, amasser, et passer au suivant. La boîte plaçait elle même ensuite les fonds massivement sur des positions de leur choix, réalisant ainsi un 'effet de levier' qui n'a parfois pas manqué de faire réagir le marché suisse.
Beaucoup de mes collègues se droguaient, ou buvaient, ou les deux (ou plus), histoire de tenir le stress. Et j'en ai fait partie dans le sens où j'ai usé de drogue cette année là. 
Cette année fut en fait une année 'de merde', où j'ai dépensé mon argent à sortir en boîte, boire des verres, et offrir des tournées a certains amis peu regardants de ce qu'ils pouvaient bien consommer, mais toujours content de se faire offrir de quoi 's'exploser la tête'. C'est marrant, ils ne m'ont jamais rendu la pareille, et l'un d'eux, on y reviendra, s'avérera ne pas être aussi sympathique que je le pensais:

J'ai tenu un an dans ce boulot, et j'ai arrêté, d'un coup. Mais avant de passer à la suite, il me faut encore citer l'anecdote suivante : Un des trois patrons de cette boîte, qui était surtout un exemple en matière de colère et de consommation de coke, s'était mis en tête de me faire une séance de coaching comme suit : une heure d'engueulade déguisée en séance de motivation musclée, moitié jeu de rôle, moitié jeu pas drôle du tout. Avec en point d'orgue, un cri tellement incontrôlé que la bave lui est sorti par la bouche en un gros amas gluant, typique du mec qui a des paquets de coke qui n'ont pas fini de dégouliner dans son gosier. Tout ça pour dire que je ne les condamne pas pour être des consommateurs de drogue, ou pour m'avoir soit disant 'incité' à le faire, non, mais j'ai quitté car pour tenir une ambiance comme celle là, il faut aimer le risque, avoir peu d'estime pour sa santé, et ne pas craindre de passer sa vie à mentir. C'est la seule  année de ma vie après 1993 où j'ai complètement arrêté de lire des livres spirituels. 
Peu de temps après avoir quitté cette boîte, qui a gardé une jolie  provision sur mon salaire sans jamais me la rendre, prouvant ainsi que tout ce qui dirigeait leur vie, c'était un attrait brutal, primitif et inconsidéré pour le fric (ils ne s'en sont jamais caché, bien au contraire), j'ai eu à faire à un incident des plus fâcheux. 
Ce fut le retour du fameux 'con' (comme le disait mon père à son égard). Cet 'ami' qui va être cité de nombreuses fois dans ce livre. Appelons le Charles. Si j'ai fait une erreur dans ma vie, c'est de l'avoir écouté lorsqu'il a répondu à une question que je lui ai posée avec toute la franchise qui me caractérisait à l'époque, et qui m'a d'ailleurs mis beaucoup de gens à dos. Cette question c'était :'est-ce que cela te dérange que je sorte avec cette fille ?' Sachant que 'cette fille' il était sorti avec. Il m'a clairement fait comprendre que non. Avec une énergie des plus ferme, du style 'non, vraiment, aucun problème, je t'assure, vas-y, etc etc'. Si j'avais su à quel point c'était un faux-jeton, et à quel point il méritait le surnom qu'il aurait voulu avoir et sur lequel il rigolait souvent 'la loutre' (ou la fouine dans une autre de ses versions), je ne serai pas sorti avec cette fille.
Lui qui avait donc souvent profité de mes largesses lors de ma période 'courtier en options', est venu me proposer de faire la chose suivante : amener une de ses connaissances à Leysin pour aller y surfer. Chose étonnante, puisque jamais nous n'étions allé surfer ensemble lui et moi, alors encore moins avec ses 'amis' (des dealers en fait, et autres repris de justice).

[[Allusion au mort sur la Red Rose]]
 
Mais bon, j'y suis allé quand même. Il est ici nécessaire de préciser la chose suivante. Dans ce quartier dans lequel je vivais avec mon père, vivait aussi une famille que mon père avait connue depuis longtemps, de l'époque où il travaillait pour l'entreprise Saft Nife. C'est un de ses collègues qui avait une maison un peu plus haut, et son fils, Robert, connaissait Charles. Je n'avais donc pas l'impression de fréquenter un milieu de drogués ou de criminels, mais plutôt des enfants d'anciennes connaissances de mon père, dans le cadre de ses activités d'ingénieur, du forage du pétrole etc. Charles quand à lui, est le fils du patron d'un hôtel trois étoiles qui se situe dans le même village. Un hôtel où se trouve le fief du rotary de la région, un hôtel où il n'était pas rare que des discussions se passent entre des généraux des armées suisses et françaises.
Charles donc est venu me proposer de rendre service à ses 'amis' en les conduisant en montagne avec ma voiture. Je me suis exécuté. Arrivés à Leysin, le plus petit de ses amis m'a dit qu'il avait rendez vous avec un autre ami, un ancien champion de snowboard, rompu aux figures les plus spectaculaires. L'homme qui valait 3 milliards, moitié plastique, moitié os, à cause de toutes ses chutes, comme il me le fit comprendre assez vite. Un fils de pute en réalité dont la valeur ne se monte pas à plus de deux francs en fait.
Nous sommes allés surfer dans cette station que je lui ai bien dit ne pas connaître. Il m'a assuré qu'on allait prendre des pistes cool, sans danger, et que tout allait bien se passer. Je me suis senti obligé de le lui dire, car je sentais le bâtard monté sur ses grands chevaux, et soucieux de prouver des choses. Je suis un bon surfeur, mais le surf qui m'avait été vendu par un collègue de chez Fidelity Consultants (la boîte aux options à Nyon, qui usurpait le nom d'une boîte américaine) était un surf mou, pour la piste, avec des fixes qui ne permettaient pas vraiment 'd'attaquer'. Au fil de nos dénivelés, il m'a amené à prendre un raccourci entre deux virage à travers la forêt, sans visibilité, avec de nombreux sauts. Je le suivais de loin avec prudence, jusqu'au fameux saut. Un saut avec deux issues possibles, un peu sur la gauche, et un peu sur la droite. Si on prend sur la droite, c'est nickel, soft landing et tutti bene, aucun risque éxagéré, mais si on prend un peu trop sur la gauche (ça se joue à 5 degrés de différence, pas plus), on se retrouve face à un grand vide que l'on ne pouvait pas deviner, 3 ou 4 mètres de haut, et atterrissage à 90 degrés, ce qui veut dire arrêt net. On peut résumer par 'tu t'écrases à plat'. Je me rappelle avoir choisi dans ma tête entre atterrir sur les jambes (et me téléscoper les genoux) ou tenter l'atterrissage à plat sur les bras, c'est ce que j'ai choisi. Le choc fut terrible. La respiration, j'ai cru qu'elle ne reviendrai jamais, les douleurs dans les organes furent incroyables. Je me suis ce jour là subluxé les deux épaules, cassé la cage thoracique en trois endroits en tout cas.
Quand enfin j'ai compris que j'allais vivre malgré cela car mon souffle revenait dans mes poumons après de très longues dizaines de secondes, j'ai levé la tête et j'ai vu cet 'ami' assis 50 mètres plus haut, attendant que j'arrive jusqu'à lui. J'étais tellement choqué que je ne me suis pas demandé pourquoi ce connard ne descendais pas pour voir ce qui m'était arrivé. Maintenant, avec le recul, je comprends bien qu'il était là pour surveiller mon état, et se barrer si je ne bougeais plus. Mais ça m'a mis des années à comprendre cela, jamais je n'aurai cru qu'on pourrait en vouloir à ma vie, surtout que je ne comprenais pas POURQUOI. Lorsqu'enfin je suis arrivé jusqu'à lui, l'autre fils de pute (à deux francs) a remonté la pente de quelques mètres pour arriver jusqu'à notre niveau, je lui ai confié ma chute, et il m'a dit 'ahhh, t'es fait en sucre ou bien ?'. Sans s'attarder sur cette remarque débile, je me contente ici et maintenant de constater qu'il est bizarre de se dire que le petit blond est resté assis au seul endroit où l'on pouvait me voir, et son copain est resté un peu plus bas, sans remonter. Ce n'est que quand je suis arrivé à me relever et à les rejoindre que le champion a commencé à remonter la pente vers moi. C'est AVANT qu'il aurait du faire cela, son copain voyait bien que j'étais en difficulté, mais au lieu de ne regarder que vers moi, sa tête surveillait en fait tout le reste, histoire d'être sûr que personne ne me voit (il s'agissait d'un 'raccourci', je n'étais pas dans un endroit où les gens passaient) la plupart des gens passaient en fait par là ou mon 'pote' était assis. Ce jour-là, je me suis cassé des côtes, je pense que j'ai bien failli mourir, il s'en est fallu de peu que l'un de mes organes internes ne cède. J'ai mis des semaines à pouvoir m'allonger ou me relever de mon lit sans hurler de douleur. A l'époque j'étais avec Katrin, l'ex de Charles justement, et je suis allé me coucher chez elle, afin qu'elle puisse m'aider, et j'ai laissé les clés de mon appart' à Charles, qui ne savait pas où habiter, il disait être en froid avec son père. Son frère aussi est revenu de France, sans savoir où habiter, et je lui ai dit qu'il pouvait rester dans mon appart avec son frère. Leur père était un personnage avec lequel ils avaient continuellement des engueulades devant moi. J'étais heureux de leur rendre un service que je savais les soulager vraiment. Plus tard je m'en mordrai les doigts.

Je sortais de la pire boîte dans laquelle je n'aie jamais travaillé, j'avais la cage thoracique en compote. Mes anciens patrons m'avaient volé un bon 4'000 francs. Bientôt j'allais devoir payer mon loyer, et je n'avais plus d'argent. La situation est comique parce que ce sont des 'amis' qui vivent chez moi. Ne trouvant pas d'autre solution, je téléphone à ma soeur pour lui demander deux ou trois centaines de francs, juste pour ce mois-ci, histoire de ne pas me retrouver à la rue. Elle ne s'est pas fatiguée, elle m'a passé son mari, 'c'est lui qui décide' m'a-t-elle dit. Sa réponse à lui fut 'non, ça t'apprendra à gérer ton argent'. Après n'avoir jamais travaillé chez des 'enculés' pareils, après n'avoir jamais eu aussi mal dans une chute, je venais de n'avoir jamais eu aussi mal d'entendre un truc pareil. Je vous rappelle, chers lecteurs outrés de ma grossièreté j'imagine, que pendant ce temps, ils se doraient la pilule dans leurs résidences secondaires, tout en échafaudant les plans de l'arnaque qui consistait à me voler mon héritage. Halluciné de ce que je commençais à constater, je décidais après quelques jours de plus (dès que j'arrivais à marcher) de retourner chez moi voir comment ça allait. Je ne fus pas déçu. C'est 300 litres de déchets que je vis joncher le sol (j'ai rempli 5 sacs de 60 litres...). J'ai donc repris les clé à Charles, qui m'a jeté à la figure qu'il n'avait pas besoin d'un deuxième père. Marrant, les engueulades avec ce dernier tournaient toujours autours de cela, le nettoyage, mais nous reviendrons aussi plus tard sur ces aspects-là. Ici il me faut préciser à nouveau que le père de Charles n'est pas un rigolo qui a fait un fils sans le savoir, il fait partie du Lyons club local, et son hôtel trois étoiles étais l'endroit où les super puma des généraux de l'armée Suisse ont atterri au moins une fois pour que ces messieurs puissent aller se restaurer en discutant dans un contexte bucolique. Charles n'est pas un criminel de basse classe que j'aurai fréquenté en traînant dans les bas fonds d'une banlieue française mal famée, PAS DU TOUT. On y reviendra plus tard.

C'est donc cassé en morceaux, dégoûté de la finance (pas seulement des options), abandonné et trahi par cet 'ami', que je devais affronter une vie où mon beau frère, du haut de ses millions qui grandissaient aussi vite que la mémoire de mon père était bafouée de la mauvaise façon, n'avait pas 100 balles pour un orphelin accidenté.

C'est durant cette période qu'il m'est arrivé un truc de plus pas rigolo du tout. Katrin et moi avions décidé de prendre la moto un soir pour aller regarder le coucher de soleil depuis Belmont, qui se trouve au bout d'une route de forêt que j'empruntais tout le temps, la route de la dame blanche (c'est le surnom de ce tronçon aux contours intéressants). On prend la moto, on roule, il a plu il y a quelques jours mais la route est sèche. Et au détour d'un virage que j'enfile à environ 70 km/h, je vois une flaque devant moi par terre. C'est fou ce qu'un cerveau peut fonctionner vite dans ces moments-là. C'est en fait une série de deux virages avec creux et bosses sur environ 2 mètres de dénivelé. Un vrai passage de rallye, très sympa. Virage gauche dans trou, puis droite sur bosse. Etant donné que c'est la nuit, on peut se faire une trajectoire toute droite ou presque au début, puis corriger sur la bosse, et continuer son chemin. Le problème, c'est que cette trajectoire de course passe en plein milieu de cette tache sombre et ovale. Et aussi vite que mon cerveau a fonctionné, il n'a rien trouvé de mieux que ce qui suit : 'oh, sûrement un reste d'humidité des jours précédents, donc après cette tache, je peux pencher à droite un peu, aucun risque, mes roues auront les temps de sécher, en trois ou quatre tours, avant le sommet de la bosse, là où je serai en train de pencher au plus fort dans le virage'. Je suis entraîné à faire du moto cross depuis mes 15 ans, j'ai découvert la moto à 14 (grâce à Charles justement), et ce n'est pas un peu d'eau qui va m'envoyer dans le décor. MAIS SURPRISE! je passe la flaque, je penche, et j'ai l'arrière de la moto qui part en travers comme si j'étais sur la glace, comme si je venais de crever un pneu ! Ma passagère a eu le bon réflexe, elle s'est agrippée à moi de toute ses forces, et moi aussi j'ai eu le bon réflexe, j'ai 'sorti le pieds' et tapé de toute mes forces par terre, histoire de faire revenir ce cul de moto sous nos fesses (façon de dire que l'arrière de la moto revienne sous notre centre de gravité, non sans donner un sérieux 'coup de raquette'). Ça a marché, encore une fois mon cerveau à turbiné à fond, et nous imaginait en train de glisser à 70 contre le bord de trottoir, puis dans le trou après la route avec le joli petit ruisseau, et sa barrière métallique si bucolique. Mais non, ça a marché, mon coup de pied nous a sauvé, et les bras de ma copine lui ont garanti que malgré le fait que nos pieds aient perdu les marchepieds (à cause de mon coup de pied), elle est restée sur la moto. En d'autres termes, mettre un coup de pied sur la route à 70 km/h, ça vous envoie la jambe en arrière si violemment que plus personne sur la moto ne peut prétendre rester avec une assise stable, il n'y a que les bras sur le guidon qui peuvent prétendre avoir une attitude qui ressemble à la position normale du conducteur. Après avoir stabilisé, j'ai fini de freiner la moto, et me suis arrêté quelques dizaines de mètres plus loin. Katrin était en pleine crise d'hystérie (ce ne sera pas la seule fois). Je l'ai calmée, et tout de suite, à force de turbiner, mon cerveau a recraché ce qui devenait une évidence : ce ne pouvait pas être de l'eau ! J'en ai touché un mot à la demoiselle en lui disant de rester là, et de ne pas bouger, je lui ai aussi rappelé que c'était bon , c'était fini, on n'avait rien, et nous étions vivants. Je marche ces dizaines de mètre qui semblent nettement plus longues qu'à l'aller, tellement que je ne vois plus ni ma copine ni la moto. Je me retrouve dans la nuit, légèrement éclairée par la lune. Je suis devant cette flaque et je me baisse, je plonge le doigts dedans et tout de suite je constate que mon cerveau fonctionne bien, sur le moment c'est un grand sentiment de soulagement, je n'ai pas fait d'erreur de conduite, j'ai bien conduit, je n'ai juste pas été assez méfiant, on y reviendra. En attendant, mon doigt est bien couvert d'huile minérale. Oui, c'est rassurant, mais un truc commence à me retourner l'estomac, cette huile est 'vierge', jamais passée dans un carter, elle est transparente. Moi qui bricole des moteurs avec mon père depuis mes 14 ans, je sais de quoi je parle, s'il y a bien un truc que j'ai fait sur des voitures, des camionnettes, des motos, c'est la vidange. Je sais à quoi ça ressemble, de l'huile moteur. Et je sais que même si on rince un moteur avec du pétrole pour le nettoyer à l'intérieur, si on met de l'huile neuve dedans, elle ressort IMMEDIATEMENT souillée. Aucun moyen d'avoir une fuite d'un moteur qui donne une flaque comme celle là. Et si une bouteille d'huile était tombée d'un camion par exemple, la flaque ne serait pas ronde, la bouteille serait là quelque part... Quelqu'un est donc venu, a versé cette huile intentionnellement, et est reparti avec la bouteille. Mon cerveau qui turbine commence à regarder en façe que j'ai à faire à un individu criminel très au point sur les trajectoires que l'on suit à moto dans ces virages là. Un type qui voulait faire un accident grave. Mais aussi rapide que mon cerveau soit, il reste un peu naïf, et je pense alors avoir à faire à un vandale bien vicieux, mais je ne comprends pas que ce peut être moi qui suis visé à ce moment, ce n'est que des années plus tard que je regarderai ce moment dans toute sa 'splendeur'. Je retourne vers Katrin, lui fait part de ma découverte, et l'invite à aller sur place pour voir ça elle même, je crois même que je parle assez fort, du style 'on vient d'échapper à un truc très méchant et intentionnel', mais rien n'y fait, elle ne veut pas, on dirait que cela est assez choquant comme cela, et qu'elle ne veut pas en voir plus, ni comprendre quoi que ce soit.



Chapitre 3 L'éclipse

Peux de temps après cela, je me décidais à quitter Katrin, car les tensions dans notre couple devenaient si graves qu'il n'était plus possible de rester ensemble. Lors d'un voyage que nous avions décidé de faire ensemble jusqu'en bretagne, la voiture que j'avais, la VW Polo que ma mère avait si gentiment choisie pour moi, nous a lâché en chemin, nous forçant à trouver un hôtel et à renoncer à nos vacances au bord de la mer. Le joint de culasse avait déclaré forfait. Après avoir constaté que nous ne pourrions pas continuer, et ayant compris quelle était la panne, je décidais d'essayer de trouver un endroit à proximité qui nous permettrait de dormir dans la voiture, avant de chercher un garage le lendemain. J'avais l'habitude de me débrouiller de la sorte, ayant déjà fait plusieurs voyages de cette façon, avec des amis, ou seul. Cette stratégie aurait permis de prendre son temps pour voyager lentement le lendemain, sans faire chauffer trop le moteur qui risquait désormai de subir des dommages irréparables. Mais Katrin ne l'entendait pas de la sorte, ce que je comprends aisément, mais je ne m'attendais pas à la réaction qui fut la sienne : crise d'hytérie. Elle partit dans une panique alors que je n'avais fait que de proposer ma solution, tout à coup ce fut comme si je n'étais plus là, elle semblait craindre un danger que je ne voyais ni ne comprenais pas. J'ai donc tout de suite accédé à ses exigences, et ai relancé ce qui restait de mon moteur pour viser la ville du Mans, située je crois à une soixantaine de kilomètres, une distance astronomique pour une voiture qui consomme un litre d'eau par 5 kilomètres environ. Les yeux rivés sur le thermomètre, je prenais de l'élan pour que les montées ne me fondent pas la culasse, et je gardais le ralenti pour ne pas qu'elle calle dans les descentes, un moteur qui tourne avec un mélange eau/essence, n'a que peu de chances de redémarrer. La seule fois où je me suis arrêté pour reprendre de l'essence fut épique. Mes tentatives de redémarrage n'ayant rien donné d'autre que l'épuisement de ma batterie, je me résignais à demander de l'aide aux quatres hommes qui venaient d'arriver à la station d'essence, il était alors dix heures du soir, et j'étais bien heureux de les voir arriver. Tout content de donner un coup de main, ils se sont mis à pousser cette voiture qui avait au moins un avantage à être légère. Après de longs efforts, elle a fini par partir, libérant derrière elle un énorme nuage de vapeur blanche qui remplit toute la station, dont le toit devait se trouver à quatre ou cinq mètres de hauteur, rendant la visibilité quasi nulle. Mon système de refroidissement était maintenant purgé, il n'y avait plus une goutte d'antigel, que de l'eau, et c'est armé de cinq ou six bouteilles que nous entamions les derniers kilomètres en direction du Mans, espérant y trouver un hôtel. Juste avant minuit, nous sommes arrivés, juste à temps pour prendre la clé de la dernière chambre disponible. Le pari de Katrin avait fonctionné, de justesse, une demi heure plus tard, nous devions passer la nuit en ville avec une voiture qui ne fonctionnait pas. C'était bien pour cette raison que j'avais jugé plus opportun de rester dans la campagne, un peu à l'écart de la route, comme je le faisais dans ces voyages en solitaire. Nous sommes restés dans cet hôtel quelques jours, le temps de faire réparer la voiture dans un garage, avec l'assurance dépannage que j'avais. Le garage nous a finalement donné une fiat Punto pour rentrer en Suisse, la même voiture que celle de Charles-Henri, justement. Encore une de ces coïncidences. Ces crises d'angoisse que Katrin avait eues me montraient clairement que je n'arrivais pas à connaître vraiment cette femme, elle ne me faisait pas confiance, et ne se comportait pas vraiment d'une façon naturelle. Après l'accident, j'arrivais à comprendre un état de choc, mais cette histoire de joint de culasse, ça non, il suffisait de me dire non, et cela serait allé, ou un truc du genre : 'j'ai peur de rester dans le coin, je veux vraiment partir, s'il te plaît'. Non, une crise tout court, sans prévenir. Bizarre.

[rajouter (maquiller ces accidents en gestes de Charles, comme cela si je comprends un jour, je crois que c'est du à une manoeuvre de Charles, et non de ma famille, idem en fait pour ce qu'à fait ma famille avec le père de Tiphaine)
]

Peu de temps après cela, je décidais de quitter cette jeune femme, je lui donnais rendez-vous dans un café, une après midi, pour lui annoncer la nouvelle. Je me rappelle encore de ce moment si particulier : je l'ai vue en larmes devant moi en train de me regarder bien au fond des yeux, en me disant que j'étais un 'être éveillé', et qu'il n'y en avait pas beaucoup de comme ça ! Voyez vous ça ? Je m'attendais à tout sauf à cela. Il y avait forcément un rapport avec le livre qu'elle m'avait donné : Chögyam Trungpa, 'Shambala, la voie du guerrier'. Un livre très intéressant, mais dont nous n'avions jamais parlé, le bouddhisme, ce n'était pas le sujet de nos discussions, et ce n'est pas Charles non plus qui serait à l'origine de recherches dans ce domaine. Ce n'étaient pas non plus ces crises d'hystérie qui donnaient l'impression que madame était une méditante. Ce livre, ce n'est pas du bouddhisme pour débutants. Mais là, à ce moment précis, oui, je devais constater que cette femme faisait preuve de grandeur d'âme. Non que je me sois pris pour un être éveillé, mais elle ne m'en voulait pas, elle osait me montrer sa peine, et me faire des compliments. Lorsqu'on se fait 'lourder', ce n'est généralement pas ce que l'on a envie de faire il me semble, ou avait-elle une autre raison ?
Moi j'en avais marre de cette histoire, j'avais essayé de lui faire passer le goût de son ex (non pas Charles, celui d'avant, Charles, elle en parlait plutôt en riant je crois). J'avais essayé de lui faire comprendre qu'un homme ce n'est pas forcément des pratiques sexuelles bizarres, et des envies de suicide. Nous pouvons être doux, attentionnés. De toutes les fois où nous avions fait l'amour, elle avait simulé ses orgasmes, sauf la dernière fois. C'est aussi cela qui m'a décidé à partir, on y reviendra.
Peu de temps après cela, je croisais des connaissances dans un bar, en compagnie d'inconnus, un de ces derniers me regardait de travers, je lui demandais donc poliment quel était son problème, et il me fit comprendre qu'il ne pouvait pas avoir de respect pour un 'gars qui frappe sa copine'. J'en restais bouche bée un moment, puis me ressaisit et finit par lui faire comprendre l'air déconfit que jamais je n'aurai pu faire une chose pareille. A moitié convaincu, il me laissa partir sans en rajouter.
J'en avais fini de me poser la question de savoir si oui ou non j'avais bien fait de la quitter.
Des années plus tard, je la retrouverai sur facebook, en tant que 'public relation' pour le ballet béjart, une des tentacules de la pieuvre Pirkko. Sur son mur, une remarque, qui ressemblait à :' si vous aussi vous avez des amis qui se marient et qui ont des enfants, alors que vous, vous êtes toujours en train de vous mettre des mines' (mine, cela veut dire boire toute la soirée avec des amis).
Oui une fois j'ai saisi Katrin par les poignets et ai fini par la lancer sur le lit, tellement elle m'énervait, je ne sais même plus pourquoi, car comme avec Sandy des années plus tard, les engueulades étaient fréquentes, sans véritable raison valable, mais toujours la conséquence de problèmes personnels liés à de la violence sexuelle, qui selon moi est la plupart du temps due à de l'inceste. Cette affirmation, je la fais après m'être renseigné chez le docteur psychiatre Muriel Salmona, en ayant lu certains de ses articles sur le syndrôme de stress post-traumatique, l'encapsulation des souvenirs du à des événements traumatiques, ainsi que la dépendance induite à la sécrétion d'hormones Ketamine-like. En deux mots : le souvenir de l'inceste rituel est souvent et intentionnellement effacé de la mémoire consciente, ce qu'il reste, c'est une addiction aux situations qui peuvent de nouveau générer de la ketamine. Un exemple ? Un gosse trop violé qui va dans des sports de combat ou des sports extrêmes à cause de cette violence justement, un gosse battu c'est pareil. Non, je n'ai jamais frappé une femme, ni un homme d'ailleurs (sauf dans des entraînements de sports de combat), depuis que j'ai quitté l'enfance. C'est cette dispute plus forte que les autres qui m'a en fait décidé à la quitter. Si je ne m'entends pas avec une personne, je pars. Et cette personne me semblait en fait chercher la confrontation, la crise, tellement qu'elle en inventera une afin sans doute de créer artificiellement le seul genre de fin de relation que son cerveau dissocié suite au viol ne puisse accepter.

Je la quitte, je n'ai plus de boulot, ma famille m'a clairement fait comprendre que je pouvais crever que cela ne les intéressait pas plus que cela.

Et là, un soir, dans ce chalet qui appartient à Carlos, je rencontre lors d'une soirée la fille Nicod, la fille du cardiologue qui était le chef de ce secteur à cette époque au CHUV. Le centre hospitalier universitaire vaudois. C'est lui qui s'était 'occupé' de mon père. Je ne suis pas médecin, mais je me rappelle d'une chose, le dédain qu'il avait eu à mon égard le seul jour où je l'ai vu de mes yeux quelques minutes après qu'il soit sorti de la chambre où était mon père peu après une de ses nombreuses crises cardiaques. J'ai mis ça sur le compte du 'professionnalisme' de l'époque, l'attitude suroccupée du 'spécialiste' qui est tellement concentré qu'il n'a pas le temps d'éprouver de l'émotion. Sa fille donc, était assise en face de moi (un peu décalé à gauche en fait), son père était là ce soir là, à côté d'elle, et je ne voyais qu'elle, l'ambiance était à la fête, les Nicods étant de bons amis à la famille de Carlos. Une jeune femme vraiment belle et charmante. Et je ne sais comment cela s'est fait, mais nous avons convenu d'un rendez vous quelques jours plus tard. La suite se passe de commentaires. J'avais l'impression d'être avec une femme intelligente et sensible, qui a vite commencé à me parler de deux choses, son ex, et le fait que dans sa famille, elle était 'la folle'. Je sais bien que cela pourrait vous sembler un peu réducteur, mais c'est bien cela qui m'est resté. Et c'est bien cela qui était le plus important je crois, pour elle en tout cas.

Pour commencer, je lui ai fait comprendre que je ne trouvais pas normal qu'elle soit qualifiée de 'folle', en effet, sa sensibilité à fleur de peau ne me semblait en rien être due à de la folie, mais bien plutôt à un rejet de la part de sa famille de certains des aspects de son caractère qui ne leur allaient pas. Son ex, qui semblait ne pas se résigner à leur séparation, faisait aussi l'objet de mes critiques, puisqu'il gardait un contact étroit avec sa famille à elle, et tentait ainsi de la garder près de lui. Si mon souvenir est bon, je crois que c'était un assez gros fumeur de pétards. Rien de bien grave en  cela, mais je crois qu'il est nécessaire de le préciser. Il est compréhensible que je critique cet homme, il était une menace à mon histoire naissante. Et il a d'ailleurs obtenu ce qu'il voulait, puisqu'elle est retournée dans ses bras après m'avoir quitté, non sans m'avoir envoyé la pire lettre que je n'ai jamais reçue. La pire parce qu'elle était quasiment illisible premièrement, et le peu que j'en ai lu n'était que haine. J'étais à ses yeux un personnage qui ne voyait que le mal partout, et c'est tout ce que j'ai réussi à en lire. Je n'ai pas répondu, et l'ai laissée à son chevelu empétardé de service, j'étais au moins ravi de savoir quel type de consommation de chanvre semblait acceptable pour le patron de cardio CHUV.

Quelques temps plus tard, un ami à moi me proposait de venir travailler avec lui à la 'fête des vignerons 1999' à Vevey, pour le compte du 'grand' journal suisse romand le '24 heures', au travers d'une boîte d'intérim appelée MS Event (Pour Maude et Suzy Event, et non pas Marc et Sandy). C'était l'année de l'éclipse solaire qui passa sur nos têtes à cet endroit. Il s'agissait de tenir un stand où l'on vendait des livres édités par 24 Heures, sur le thème du vin bien sûr. La ville était parsemée de ces stands, et les équipes tournaient en changeant de stand chaque jour. J'y ai obtenu de bons résultats, fort de l'expérience de vente qui était la mienne. C'était la première fois que je pouvais vendre autrement que par le mensonge et la manipulation programmée. Expérience sympathique. Et à part la rencontre de ma femme, et d'une autre femme singulière, ce fut bien l'éclipse solaire qui marqua ma mémoire, non à cause de l'obscurité qui en résultat (rien de très différent d'un soir qui tombe, et si l'on est averti il n'y a aucune raison d'avoir peur), mais bien plutôt le vent qui en résulte. Oui, un grand souffle qui vient lorsque l'ombre passe sur vous. J'ai trouvé cela très marquant, un vent du à la lumière, ou à l'ombre.

Cette femme si spéciale est venue à mon stand, vêtue d'un tissus léger et clair, elle venait poser des questions sut ces livres, mais il était clair qu'elle pensait à autre chose. Tout plongé dans mon bouddhisme, encore sali des ces années précédentes, je ne tentais pas de faire le charmeur, je répondais à ses questions, sans gêne, ni fierté. L'ambiance était telle que mes collègues se sont tues, comme vaincues par un esprit et une beauté largement supérieures. Puis elle est partie. Nous laissant tous un peu quoi. Un anglaise, une reine ? une sorcière ? Les trois ? Je n'ai jamais revu une personne comme elle. Je ne sais pas du tout qui c'était, mais la visite devait être mentionnée.

Peu de temps après je rencontrais celle qui allait devenir ma futur femme, Sandy, une belle blonde grande avec les cheveux courts. L'ami qui avait trouvé ce boulot pour moi, Yuri après lui avoir parlé est venu me dire que cette jeune femme là ne se prenait pas au sérieux, et qu'elle valait la peine qu'on lui parle. On peut dire qu'il est venu faire la promotion du poisson en question. Yuri et moi passions pas mal de temps à refaire le monde, et à critiquer tout un tas de choses, comme ces belles femmes qui se prennent tellement au sérieux bien que stupides, qu'il ne vaut même pas la peine de leur parler. Celle là n'en faisait pas partie d'après lui. Yuri est juif, Sandy est juive, peut-être est-ce là la raison pour laquelle le courant passait entre eux deux ? Toujours est-il qu'après une courte discussion, elle et moi, nous nous sommes rendus compte que nous souffrions du même mal, nous ne supportions que difficilement cette société moderne. Elle sortait d'une relation difficile avec un tunisien domicilié en suisse, avec lequel elle avait vécu en squatt quelques temps afin d'échapper à sa propre famille, période pendant laquelle elle avait par exemple volé pour pouvoir manger (et fumer quelques pétards). Elle vivait de nouveau avec ses parents, mais cela n'allait pas vraiment (du tout en fait). Elle avait l'intention de partir en amérique du sud dans un orphelinat pour s'occuper de ces pauvres enfants. Quelques temps plus tard, j'ai appris que son père l'avait éduquée 'à la dure' et qu'il n'était pas rare que des coups de ceinture partent, que ce soit sur elle ou sur son frère. Quel beau tableau ! 
La première fois que j'ai sonné à sa porte pour aller à un rendez-vous, elle a ouvert, belle comme le jour, un grand sourire aux lèvres, avec comme toile de fond ses parents qui n'ont même pas jugé utile d'arrêter de l'engueuler. Elle ne travaillait pas, c'était un scandale, elle ne foutait rien, et ils ne voyaient vraiment pas comment elle allait s'en tirer dans le futur. On verra plus tard le genre de méthodes que son père pouvait imaginer pour pallier à ce défaut.
L'impression qu'ils me firent ? Est-ce la peine de le dire ? Je ne crois pas. Je suis parti avec elle. Quelques jours plus tard, je l'acueuillais chez moi, je n'allais quand même pas la laisser là dedans. Il y a quand même un truc qui m'est resté en travers de la gorge. Lorsque je suis entré dans cet appartement, elle m'a bien vite emmené dans la chambre de son frère, il étais sur son lit qui était au sol. Il n'a pas pris la peine de se lever. Mais ce manque d'intimité m'a surpris, je ne connaissais pas cet homme, et me voilà déjà assis sur son lit ! Je ne relevais pas ce détail devant elle, décidais d'oublier cela, et me préparais à la suite.
Elle vint rapidement s'installer dans ce 'deux pièces' situé juste derrière le CHUV. Et on y vécut le temps qu'elle décide de chercher un appartement un peu plus grand, à Prilly, juste au dessus de l'endroit où je vais travailler quelques mois plus tard.
Et je recommence, 'Non, ce n'est pas normal que tes parents te traitent de la sorte', 'non ce n'est pas normal que ton père te propose un défilé de lingerie pour ses amis du club de tennis' (si c'est ça la façon qu'il a de voir ton avenir). De plus, ce gros lourd se permet de te téléphoner tous les jours ou presque, histoire d'essayer de te voir, pour parler de 'tout et de rien'. Alors là, chers lecteurs, je vous laisse juger par vous même : c'est elle qui voulait tellement ne plus voir ses parents, qu'elle vivait en squatt, qu'elle cherchait à partir de l'autre côté du monde. Etait il courageux ou non d'essayer de la protéger d'eux ? Puis ce fut la mère qui essaya de la faire revenir vers eux, puis le frère. Un jour je me suis permis de prendre le téléphone (dont nous avions branché le répondeur en mode silencieux, afin de ne pas devenir fou). Ce jour là j'ai expliqué à ce mec qu'il fallait qu'il arrête de nous harceler, il n'a pas spécialement apprécié, et la première chose qu'il a faite, c'est de me passer sa femme, afin qu'elle prenne le relai de son argumentaire. Elle répétait les mêmes choses, et je crois ne pas lui avoir apporté satisfaction, puisque deux jours plus tard elle débarquait devant ma porte avec une copine à elle, une certaine Françoise Dagon, pour essayer de mettre la main sur sa fille. Ca c'est passé comme suit : Elles ont sonné à la porte, on insisté lourdement pour entrer, chose que je leur ai refusée. J'ai fermé la porte. Mais Sandy devait à ce moment aller travailler. Elle avait trouvé un job d'aide soignante, et son service commençait quelques minutes plus tard. Elle allait prendre ma voiture (la Subaru). Lorsque nous sommes sortis, les deux harpies étaient là, attendant leur proie. J'ai fait écran de mon corps, afin que Sandy se faufile derrière moi. Puis je les ai empêché de me dépasser dans les escaliers en marchant lentement. J'ai crié à Sandy de se dépêcher, et de fermer la porte une fois dans la voiture, à clé. Dès que j'eu dépassé la porte d'entrée, les deux rapaces se sont précipité vers la voiture en me débordant par la gauche et par la droite, comme des 'quarterbacks' de football américain, ou des chiens à l'heure des croquettes, et ma future femme a juste eu le temps de fermer sa porte à clé. Je me rappelle de sa mère essayant de focer la porte (c'était des voitures de qualité ces Legacy, pas comme ces VW Polo). Elle a tapé sur la fenêtre, puis, une fois la méthode Blitzkrieg s'étant avérée infructueuse, elle a entammé la méloppée de la mère en larme qui est devant le plus grand drame de sa vie, c'était véritablement pathétique. Moi j'ai regardé Sandy et je lui ai dit de partir travailler, ce qu'elle a fait sans demander son reste. Une fois la voiture partie, la 'Dagon' m'a affirmé qu'à cause de moi, elle s'était foulé le pieds dans les escaliers, je n'ai pas eu la présence d'esprit de lui dire qu'elle se précipitait drôlement bien pour une cheville foulée. Quand à la mère : sur le chemin du retour elle m'a ratrappé et m'a tenu un discour sans aucun fil conducteur logique si ce n'est la haine. Au bout d'un moment, suite à une de mes réponses, ainsi qu'à mon attitude équanime (je bossais du mieux que je pouvais mon bouddhisme théorique), son visage s'est décomposé, la demi seconde d'après, mon regard saisit dans le léger mouvement de son épaule le départ d'un formidable crochet du droite qu'une prompte esquive en arrière me permit de ne pas souffrir. J'ai senti le vent du boulet comme on dit, le geste ne laissait pas de doute, son deuxième prénom devait être Rocky. Prêt à toute éventualité je scrutai les yeux de celle qui venait de me montrer que j'avais bien raison de l'éviter. Que de la haine, mais apparament plus d'énergie physique, elle donnait l'impression d'être au bout de ses forces. Je lui fit donc tout ce que mon esprit pût envisager sur le moment, un salut bouddhiste.  'Ton ennemi est celui qui peut t'apprendre le plus!' (en tout cas pour ce qui est des techniques de combat défensives).

Mais pour quelle raison voulait elle tant satisfaire le souhait de son mari de remettre la main sur sa fille ? Sentait-elle venir ce qui allait suivre ? Quelques temps plus tard eu lieu le premier accident de Sandy. Elle rentre du boulot, arrête la voiture devant la pente qui mène au garage, descend pour ouvrir, et ne prête pas attention au fait que le frein à main n'est pas serré. Je n'ai pas vu cet événement, occupé que j'étais dans ma partie de playstation dans notre appartement du troisième étage. Notez bien que quoi que j'aie pu faire dans cet appartement à part être sur le balcon, je n'aurai rien pu voir ni entendre de cet événement, vu la configuration du terrain. C'est un enfant qui passait par là sur le retour de l'école qui l'a entendue appeler à l'aide, un petit garçon d'une dizaine d'années d'origine maghrébine. Il est monté dans notre immeuble et a alerté un voisin qui a eu le bon réflexe. Il a couru dehors et est entré dans la voiture, a monté la pente, ce qui a permis de dégager Sandy de là, puis est venu me chercher, après avoir appelé les secours. Ce voisin était chef d'équipe dans la boîte où je travaillerai plus tard, juste un peu plus bas. Un homme efficace et courageux pour le moins. Elle s'en est tirée avec une simple fissure du bassin. L'arrière de la voiture était défoncé. Pare-choc et haillon pliés en deux. Le garagiste m'a dit qu'elle avait eu une chance incroyable de percuter en plein milieu, parce que c'est là que se trouve une coupure dans le cadre interne en acier du pare choc. Si elle avait été percutée plus sur le côté, son bassin aurait été cassé, et les organes broyés. La pente fait un bon 25% à cet endroit, et la voiture est lourde, plus l'élan...
Mais ce n'est pas la fin. Quelques temps plus tard, alors que remise de son accident, elle pris la moto, et fut percutée par ... un maghrebin en voiture qui 'ne l'avait pas vue venir'. Il s'en est fallu de peu qu'elle fusse éjectée sur l'autre côté de la route après le choc latéral (il lui a coupé la route), pour se faire déchiqueter par les véhicules venant en sens inverse. C'est un policier qui était de passage ce jour là qui lui a porté secour. Je ne sais plus ce qu'elle a eu ce jour-là, mais rien de véritablement grave au vu des circonstances, puisque le lendemain elle était de retour à la maison, juste à temps pour voir ce connard se pointer à la porte avec des fleurs et un petit air 'je vous fais le privilège de venir m'excuser devant vous, histoire de régler les comptes'. C'est bien de venir s'excuser, mais pas avec un air de trouver cela rigolo, il était profondément provoquant dans son attitude, aucun repenti sincère, pas de contrition, juste ce sourire arrogant et plein de lui même, juste venu dire que dans le fond, ce n'était pas sa faute, puisqu'il ne l'avait pas vue venir, la moto c'est dangereux. Bref, vous constaterez que des mollusques agressifs, j'y suis maintenant habitué. Rien à voir avec le fait d'être originaire du maghreb, puisque c'est bien grâce à ce petit garçon que Sandy a pu être secourue, mais cela a tout à voir avec le repentir que l'on est en droit d'attendre dans un cas comme celui là, ou tout du moins avec une explication rationnelle justifiant d'une attitude irrespectueuse. Vous comprendrez plus tard pour quelle raison il est nécessaire de parler des origines ethniques des personnages impliqués dans cet événement riche en lésions corporelles. Sur le dos de qui devais-je mettre la cascade d'événements dramatiques qui commençaient à nous pleuvoir dessus? Le Dieu 'Hasard', le Dieu 'Dagon'? Bonne question.
Sandy et moi étions maintenant embarqués dans cette galère ensemble. Nos familles respectives étant maintenant braquées contre nous des deux côtés, et ce sans raison valable qui nous soit imputable directement à elle ou à moi. A cette époque je commençais le travail d'agent de sécurité chez Protectas, avec comme poste principal une loge sécurité chez Bobst, juste en dessous de chez moi. Cette entreprise venait de mandater 'Prota' pour ce boulot et j'étais le premier agent à recevoir les consignes pour répondre aux exigences relativement complexes de cette loge. Ce fut un boulot assez exigent au début, lorsqu'il a fallu prendre la relève des habitudes qui avaient été mises en place pendant des années. Les tâches étaient variées, et ne vous laissait que rarement le temps de penser à autre chose. Une partie du boulot d'un agent de sécurité dans un cas comme celui là, c'est d'accrocher le regard de tous ceux qui passent, afin que personne ne puisse dire : ' il ne fait pas attention, il ne m'a pas vu !'. Cela a aussi pour but de montrer au personnel que la surveillance se fait, et vous seriez surpris de savoir à quel point on apprend des choses dans un regard jeté en une seconde! Mais l'essentiel du boulot consistait dans le fait de pouvoir quittancer les alarmes techniques, les alarmes feu et de prendre la décision de l'intervention des pompiers qui est très chère, trop chère d'après le patron bien entendu, et toute une série de responsabilités annexes, comme la 'flotte' d'une dizaine de véhicules de prêt de marque audi, et je passe sur le reste. Je garde un excellent souvenir de cette expérience, et aussi un mauvais souvenir. Un bon par rapport à tout ce que j'ai appris, ainsi que la confiance que l'on m'a accordée, mais aussi le fait que je n'ai fait qu'une seule erreur sur mon parcours. Un mauvais par rapport au regard de ces patrons dont l'un était l'oncle de l'une des copines que j'ai eue, issue d'une famille noble. Non que ce soit lui plus qu'un autre qui me regardait de travers, mais quand on est regardé même par les ouvriers comme 'celui qui ne sait rien faire mais qui a un uniforme', on peut-être tenté de se poser des questions sur le bien fondé de la façon dont notre société fonctionne. Les patrons ne vous aiment pas, les ouvriers non plus. Une grosse pyramide qui repose sur l'écrasement de chaque élément de sa structure par l'élément qui est au dessus ? En tout cas à cette époque c'est un peu comme cela que je commençais à voir la chose. J'étais trop limité et 'inférieur' pour mériter autre chose que le dédain des patrons, et trop 'stupide' et 'borné' pour mériter l'estime des ouvriers. Une sale place au niveau sociologique, croyez moi.
J'ai subi un mobbying assez fort lors de cet emploi, et il est ici nécessaire de faire remarquer que des années plus tard, quelques mois avant que je ne commence à écrire ce livre, le patron responsable du secteur de ma loge sécurité, est mort d'une maladie cardiaque. Et lorsque nous avons cherché à acquérir un chien pour ma copine, nous sommes tombé sur le chien de ce patron justement. A l'heure où je vous écris, le gros 'blacky' un berger allemand de sécurité, formé au 'mordant', est devenu mon chien! Le chien du patron de ce poste, où ma carrière n'a pas du tout suivi le cours qu'elle aurait dû, et ce à cause d'un mobbying dont j'ai fait l'objet, et qui a été couvert par ce patron. Encore ce dieu 'Hasard' sans doute.
J'avais fait un rêve quelques années après cela: J'étais dans un champ et je voyais ces patrons faire une course de vieux karts usés dans un champ de vaches tout plein de trous. Imaginez le ridicule qui se dégageait de la situation. Non, pas le ridicule, le sentiment de décalage, alors que les pilotes se concentraient du mieux qu'ils pouvaient. Je ne cherche pas ici à dire que leur activité était inutile, pas du tout, je ne sais pas vraiment ce que ce rêve voulait dire, si ce n'est que malgré les apparences, ces patrons ne faisaient pas tourner une boîte aussi riche qu'il y paraissait. Faire du kart dans un champ, cela secoue votre véhicule d'une façon ridicule. Ce n'est pas le véhicule adapté à la situation. C'est comme rouler en formule un sur un chemin de terre plein de nids de poules. 
Un jour un collègue m'a dit : 'tu sais, en cas de guerre, une semaine pour la transformation, et hop! toutes ces machines font des armes, les plans existent !'. Il faut dire que ce collègue, les armes, ça le connaissait, il en était un fervent passionné, avec tous les magazines spécialisés dans le sac à chaque prise de service. Le genre de nazillon protégé par la police, comme je l'apprendrai des années plus tard.
Cette entreprise était elle une forme de devanture pour d'autres activités en cas de besoin? Mon rêve m'aiguillait sans que je le sache sur des recherches qui me montreront que oui, c'était bien le cas.
Les années ont suivi, les unes après les autres, en compagnie de cette femme qui deviendra la mienne un jour. Elle dans les soins, et moi dans la sécurité, mais aussi dans quelques autres boulots de vente, de surveillance, ou autres. Nous avons déménagé, dans la campagne, un bled au dessus de Vevey, dans un appart un peu glauque, un immeuble peuplé d'anciens toxicos (et même un toxico tout court d'ailleurs), des familles un peu malsaines, et autres. Rien de bien positif en fait, plutôt stagnante la situation.

C'est dans ces années là que Sandy a éprouvé le souhait d'aller au Mont-Pélerin, pour aller visiter le monastère bouddhiste tibétain. Les livres que je lui laissait après les avoir lus ont fait leur effet, et le prosélytisme tibétain assoiffé de maître ci et maître ça a même fait plus d'effet chez elle que chez moi, mais c'est bien moi qui en ai fait les frais, et ai dû en assumer les conséquences au niveau du contrôle sectaire de l'esprit.  Sur le parking nous rencontrions celui qui devait devenir mon enseignant bouddhiste pendant plusieurs années, un drôle de bonhomme plus près du vieux pervers que d'autre chose. Petit homme rond tout rouge et un peu chauve qui aimait par dessus tout plaisanter sur les femmes, raconter ses histoires passées (dans le même domaine), et toujours avec un air de dire, 'mais je suis au-dessus de cela, moi, en fait je vous le dis pour vous faire comprendre que j'ai assimilé les profondes leçons de sagesse qui en découlent, voyez-vous, mais je plaisante avec cela histoire de vous faire avancer, bien sûr'. C'était le parfait profil du pervers manipulateur en réalité, et c'est le jour où il a essayé de mettre la main sur ma femme que les choses ont abouti à notre séparation. Un lâche et un vieux pervers, assorti d'un gros con, dont la présence sur ce parking est autant due au hasard que les autres incidents de ce genre dans ma vie, ce sera à vous de juger, chers lecteurs, une fois que nous serons arrivé à la fin de cette liste nauséabonde d'événements malheureux. Un franc-maçon de mauvaise obédience, ou simplement un luciférien, c'est ce que je crois pour ma part en fait, après m'être renseigné. Il se disait proche du centre suisse contre les sectes. C'est le lave linge de la bonne conscience religieuse officielle suisse si vous voulez, la Suisse est tellement bourrée de sectes qu'il est difficile de savoir à quoi a bien pu servir ce centre.
Une fois par semaine un cours de méditation à cinq francs la pièce. Des élèves qui s'avéraient pour la plupart être des incapables à ses propres yeux, mais moi je valais beaucoup mieux selon lui, il comptait sur moi pour l'avenir, pour lui amener des méditants, etc etc, il m'a même attribué sa 'robe' zen, très belle, noir extérieur et blanche intérieur. Je me sentais privilégié bien sûr. C'est après de nombreuses années que je me rendrait compte que ses compliments s'inscrivaient simplement dans le cadre des méthodes classiques du pervers manipulateur. Nous sommes allés au salon du livre à Paris, et à Genève. A Paris, il s'est arrêté sur le chemin de Jack Lang, qui passait par là, me laissant de côté, il lui a parlé pendant 5 minutes environ, si je me rappelle bien. Une façon de frimer devant moi, une façon de me montrer comme faire valoir ? Ou une façon de me faire comprendre qu'il avait le bras très long? Je ne sais trop. Mais il ne m'a rien dit sur la teneur de leur discussion. Jack Lang lève les yeux et me regarde... me présentait-il comme de la chair fraiche à un autre vieux pervers au bras très long ? A en écouter monsieur Holleindre sur le sujet du réseau Coral, tout devient possible.
Des années plus tard, j'ai rencontré un collègue, Barras, dans un boulot de garde-bain à la piscine de Bellerive au bord du lac à Lausanne, qui m'a dit connaître ce type dans le cadre du bouddhisme. Je me rappelle bien de ce que Barras m'avait dit quand je lui ai demandé quel type de bouddhisme il pratiquait de son côté, il m'a répondu :' le guerrier de l'insondable, tu connais ?' d'un ton agressif, hautain et un peu méprisant sur les bords. Tout ce qu'il a dit de celui qui devait être considéré comme mon maître, c'est que c'était un héritier, et il a ri, et c'est tout. Mais quel était ce merdier dans lequel je tentais de surnager, et dans lequel tout le monde semblait en savoir plus que moi?
Robert, puisque c'était le nom de mon enseignant, a donc un jour finalement tenté l'approche qu'il devait fomenter depuis un moment. Un jour après la séance de 'médit', alors que je me préparais à rentrer chez moi, il m'a adressé la parole du ton le plus nonchalant possible et m'a dit : 'ah oui, et dites à Sandy de m'appeler quand vous rentrez'.
J'étais estomaqué, mais je lui retournai un 'oui je ferai ça', qui voulait dire 'mon gar, tu viens de franchir une limite que tu ne repasseras pas dans l'autre sens'.
De retour à la maison je racontais cela à Sandy, et lui disais de ne surtout pas l'appeler, notre relation 'bouddhique' maître/disciple venait de toucher à sa fin, et si je suis retourné le voir plus tard, c'est uniquement parce que je n'arrivais pas à croire à autant de connerie humaine phallocrate débile primitive, et j'espérai qu'il viendrai me montrer que je me méprenais, ce fut peine perdue.
Autrement dit, si tu veux voir Sandy, tu es assez grand, tu l'appelles. Si tu essaies de le faire à travers moi, c'est que tu essaies de casser la protection que je lui donne. En fait ce vieux porc a été mis sur mon chemin pour une seule raison, c'est que ma famille voyant que je refusais toute atteinte à mon couple, a essayé de m'approcher par le seul chemin qui m'importait, la spiritualité, à l'époque : le bouddhisme. Pour casser ce que je construisais, un couple en dehors de leurs pratiques débiles de cochons phallocrates pervers pédophiles, et pour ce faire, ils m'ont envoyé un de leurs sbires déguisés en brebis, comme il est écrit dans la bible 'des loups en habit de brebis'.

Mais ils avaient encore raté leur coup. Ils y arriveront des années plus tard, avec un autre gros cochon rondouillard un peu chauve et tout gluant, le père de Tiphaine.
Mais pour l'instant, restons-en à Sandy, car avec elle, j'y suis arrivé en Bretagne, et en Subaru Legacy en plus. Notre 'voyage de noce' avec un matelas dans le break à l'arrière, une espèce de camping car de combat avec 200 cheveaux sous le capot. Un très beau voyage, par moments, et un rêve. Une abysse de tristesse bien souvent. Ce rêve, le voilà : nous sommes elle et moi sur un lit deux places posé à même le sol, il n'a pas de pieds, dans une petite pièce. Nous allons faire l'amour, je suis sur elle, je la regarde dans les yeux, soudain de la lumière apparait sur le pourtour du lit, je suis surpris, et d'un coup le sol sous le lit cède, et nous tombons elle et moi dans la pièce d'en dessous, cette pièce est de la même dimension, et les murs de cette pièce sont couverts de machines électroniques complexes, avec trois ou quatre opérateurs, des hommes d'une cinquantaine d'années, aux cheveux grisonnants très courts, qui nous regardent avec un air contrarié, ils ne sont pas très heureux que nous soyons là, leur petite affaire était censée rester secrète. Il semblerait que tout cet appareillage avait à voir avec notre couple. Tout cet attirail ressemble fort à un centre de commandement militaire, où à une centrale d'écoute. Ce rêve m'a marqué, je m'en suis toujours rappelé, on retrouvera ces hommes dans d'autres rêves à venir. Nous les retrouverons plus tard dans la réalité en fait.

Lors de ce voyage, nous avons eu l'occasion de nous baigner dans l'océan depuis des falaises aux reliefs magnifiques. Nous avons aussi dégusté les traditionnelles crêpes, le cidre, visité le Mont-St-Michel, admiré la marée qui a réussi à nous prendre une de nos casseroles, à cause d'un chien bizarre, et nous sommes aussi tombés en panne de batterie devant un concasseur à galets ! La marée en effet avait emmené la caserole de notre kit de cuisine de camping. Nous l'avions laissé sur la plage car il y avait ce chien qui nous barrait le chemin, et qui refusait que nous retournions sur le lieu de notre repas, nous dûmes donc attendre le lendemain et la marée basse pour retrouver notre matériel, sauf la casserole bien sûr. Nous avons même pris la voiture pour venir au devant de ce chien et tenter de la faire partir. Rien n'y faisait, il restait devant les phares en nous fixant d'un air absent. Il haletait légèrement. Je garde un souvenir un peu 'film d'horreur' de ce moment particulier. Mais passons au 'concasseur à galets'. Qu'est-ce qu'un concasseur à galets allez-vous me dire ? C'est justement la question que je me suis posée lorsque j'en ai vu un pour la première fois. 
Nous avions passé une nuit incroyable, juste au bord de la mer, mais vraiment juste au bord. J'avais trouvé un petit chemin qui nous a mené en bordure de la plage, une plage d'une centaine de mètre de profondeur, et de bien des dizaines de kilomètres de large. Une petite butte longeait cette plage, la séparant du reste du pays. Mon petit chemin nous a amené sur cette butte, et j'y ai posé la voiture, l'arrière vers la mer, ce qui veut dire que notre lit était face à la mer, sur la plage, avec l'horizon pour seule limite. Au réveil, nous avons pu admirer cette vue unique, ce fut comme si nous étions seuls au monde, comme si nous étions dans un désert d'eau et de sable. Un moment unique. Peu de temps après, nous roulons dans la région, et je me mets en quête d'un endroit joli où nous pourrions nous arrêter pour manger notre repas de midi, des sandwiches. Je finis par repérer une colline qui se démarque de l'horizon vraiment plat qui nous entoure, je mets le cap dessus et finit par l'atteindre, cette colline a drôle d'allure, puisque son sommet est constitué d'une crête plate et longue, rien de naturel, bien qu'herbeuse. Les camping cars qui y sont ont majoritairement des plaques allemandes, et je me demande bien ce que ces gens font là. Nous mangeons, et à l'heure de repartir, ma batterie est plate, sans doute le fait d'avoir écouté la radio un peu trop longtemps cette nuit. Je me dirige vers un de ces touristes qui redescend de la colline, lui demande de l'aide, à contrecoeur il obtempère. Nous réussissons sans trop de mal à faire repartir l'engin et j'en profite pour lui demander ce qu'est cette drôle de colline, il m'explique que ce concasseur à galets, c'est ce qui permettait de fabriquer les blockhaus des allemands dans la région en 1940. Ces bunkers prévus pour le débarquement.
Nous en avons vu un de ces bunkers, sur une plage. C'était un bloc sombre monolithique penchant sur le côté. Un peu comme un navire à la dérive en train de couler, il s'était éloigné en soixante ans de quelques dizaines de mètres de son point de départ. Une vision prenante, empreinte d'un passé lourd. Et là devant nos yeux impressionnés, il se rappelait à nous d'une façon bien vivante, sans le danger toutefois, en apparence du moins. Ces touriste étaient probablement venus honorer la mémoire d'un parent, ou tout simplement venus voir d'un peu plus près un morceau de l'histoire de leur pays, à l'étranger. Cela me semblait bizarre, c'est un peu comme si venir admirer les vestiges d'un passé nazi aurait du être une chose interdite. Je me suis senti un peu mal à l'aise dans cet endroit, pour tout dire, nous ne sommes pas allés visiter cette colline. Les gens présents me donnaient l'impression d'être une meute de loups, plus que de gentils agneaux. Et le chien de la veille prenait alors le sens d'un forme de signe prémonitoire. C'est alors que j'écris cela que je me dis une telle chose.
Je garde un souvenir pénible de ces vacances en fait, ma situation personnelle, c'était une chose, mais protéger cette femme contre des ennemis à peine visibles, je ne voyais pas très bien comment j'allais faire. Je me rendais compte que les choses n'allaient pas être faciles, mais je ne voyais pas par où cela allait venir.
Nous avons continué à voyager, et nous avons fini par pousser jusqu'à Amsterdam, où l'oncle de Sandy habitait. Cet individu, très sympathique d'après elle, nous accueillerai sûrement sans problème. Ce fut le cas, mais elle et moi n'avions pas du tout la même définition du mot ''sympathique''. De la même manière que je me suis senti mal à l'aise dans la chambre de son frère lors de ma première visite chez ses parents, je me suis senti mal à l'aise chez ce 'type'. Le matin après notre première nuit chez lui, il est venu près de notre lit, s'est agenouillé près d'elle, et s'est penché pour lui parler. J'ai ouvert les yeux, et j'ai vu cette scène. J'ai vu ses yeux, j'ai vu à quel point son visage était près de celui de Sandy, et ça m'a tout de suite mis dans un état que je ne souhaitais pas connaître. Lorsque je rendais visite à ma soeur, je ne cherchais pas à rentrer dans la chambre nuptiale, lorsque des gens rentrent chez moi, je les salue (ou je leur ferme la porte au nez), mais où est-ce que ces gens avaient été éduqués ? Dans une porcherie ? Plus tard je devais me poser la même question envers moi-même (pas pour la porcherie toutefois), car finalement ce ne sont point mes propres parents qui m'ont transmis cette pudeur minimale, que je considère comme étant un élément nécessaire au bonheur, et à la cohésion sociale sur le long terme. Ce type, donc, n'avait donc pas non plus la plus mince chance de comprendre ce que j'essayais de faire avec sa nièce, puisqu'il la regardait de la même façon que son père, ou que son frère, comme une 'femme' qui n'est pas spécialement réservée à qui que ce soit. Pour dire les choses simplement. Cet homme avait d'ailleurs la réputation d'avoir une peine folle à se trouver une compagne. C'est sa soeur qui disait de lui que c'était malheureux, il n'arrivait pas à se fixer, et la seule femme avec laquelle il avait eu une relation stable, il ne la supportait pas, au grand désapointement de sa famille. Non que j'attende que les gens aient une relation stable pour que je les estime, mais ce type de trouble du comportement, nous les retrouverons tout au long de ce livre, ils sont une des clés du décryptage du malaise ambiant. Nous sommes rentrés, par l'Allemagne, afin de raccourcir le temps de trajet (de beaucoup) grâce à l'absence de limites de vitesse, puis la vie a continué comme avant. 
Je me rappelle bien du sentiment, lorsque je faisais l'amour à cette femme les premières fois. Un regard plein, complètement réceptif, étonné, très étonné. Ce ne sera pas la seule fois que je rencontrerai un tel regard. Sur le moment je ne l'ai pas très bien compris. Je ne pensais pas avoir un si gros zizi que ça, et je n'avais pas non plus l'impression d'avoir des cornes, alors pourquoi tant d'étonnement ?

Pendant les premières années de notre relation, nous avons souvent eu des 'engueulades'. En fait des discussions houleuses. Jamais de violence véritable, en tout cas pas physique, ni d'insultes, mais nous arrivions à des opposition d'opinions très fermes, qui ont débouché à plusieurs reprises sur des crises 'd'hystérie'.

Elle a perdu le contrôle d'elle même à plusieurs reprises. Si l'on me demande le sujet même de ces discussions, je dois avouer ne pas m'en rappeler exactement. Ce que je sais c'est sur quels sujets nous n'étions pas vraiment d'accord.

Un de ces sujets, c'est ce fameux défilé de lingerie pour les copains du papa, et tout ce que cela impliquait. Et c'est compréhensible que cela ait mené à des problèmes, puisque des années plus tard, j'ai appris une autre chose du même genre. Elle avait fait des photos de nu pour un photographe. Je sais ce que certaines personnes vont me rétorquer : 'holala, monsieur saintenitouche, etc'. Très bien, mais je n'aime pas me faire arnaquer sur la marchandise. Et pourquoi avoir mis autant de temps à me le dire ? Et pourquoi devrai-je croire qu'elle s'est arrêtée là ? Cet homme ne l'a pas du tout engagée comme modèle de nu, non non, il s'agissait d'un stage d'assistante de 'direction'. MOUAHAHAHHAHAHA. Plus le temps passait, plus j'apprenais de choses sur son passé. Et je n'avais aucune raison de penser que cela allait cesser. Honnêtement, à l'heure qu'il est, je crois bien que cela est allé plus loin que ça. Bien plus loin. Une femme n'est pas une marchandise bien entendu, en tout cas pas pour moi, mais force est de constater que pour eux oui.
J'avais l'impression que la société m'avait laissé une pute comme femme, non pas une jeune femme, mais une femme qui n'avait plus aucun plaisir véritable au lit. Une femme que certaines autres appellent une 'étoile de mer'. Un sexe sans réaction. Une femme vide.
Avec un père maladivement dépendant d'elle (peu de temps après le début de notre relation, le couple de ses parents divorçait), un frère qui faisait partie de sa zone intime (sinon pourquoi m'amener dans son lit?), un oncle du même acabit, et on en trouvera encore un ou deux de la même 'trempe' (employé pour une fois dans ce sens bien précis).
Mais oui je l'ai aimée, bien sûr. J'ai donné dix ans de ma vie pour elle, je ne regardais même plus les autres femmes. Tout ça pour un résultat presque comique, si on aime la boucherie, la charcuterie et les abbats. On le verra plus tard. Mais en attendant, j'essayais par tous les moyens de la protéger contre les assauts de ces vermissaux qui ne tentaient qu'une chose, c'est retrouver leur poupée barbie de décompensation sexuelo-schyzophrène (je me lâche), un peu à la manière de ces récits d'agents secrets qui tentent de récupérer une indique contrôlée à distance, ou comme ces histoire de contrôle de l'esprit des nazis allemands de la deuxième guerre.... a faire froid dans le dos.
Je me suis senti seul à faire cela, j'y ai perdu le peu d'argent que j'avais, j'y ai perdu mes amis, et des centaines de nuits blanches à lui raconter ce que la vie pourrait être, ou aurait dû être, ou sera peut-être un jour (on s'apercevra que non, finalement). Franchement, je me suis fait chier à mort. Non je n'ai pas profité de sa beauté (ou ce qui en restait), je n'ai jamais reçu un sou de sa putain de famille, ni un mot d'encouragement. Jamais un merci, bien entendu. Non, on a dit de moi que j'étais un gourou, et un bon millier d'autres choses j'imagine. 
Mais elle m'a aimé, elle m'a fait confiance, elle ne serait jamais resté sinon. Mais elle non plus, elle ne m'a jamais dit merci. Des années plus tard, lorsque j'ai travaillé à la piscine de Bellerive comme garde-bain (pour moi l'ascenssion sociale se faisait vers le bas), j'ai eu comme responsable un ancien champion de natation, qui se trouvait être un ancien membre du club de natation de ... Sandy justement, en plus d'être un sinistre trou du cul. Elle m'a dit que lorsqu'elle était petite, elle en était amoureuse. Et moi ce connard n'a cessé de me pourrir ma saison au boulot en refusant de répondre à la radio à chaque fois que je posais des questions , ce fut difficile à supporter, car on est dans le sauvetage, et s'il se passe un accident, on est censé pouvoir compter sur les autres, et là, de se dire que s'il arrive un truc, on est soumis au niveau hiérarchique à un homme dont le cerveau doit être principalement constitué d'un corps caverneux (selon la fameuse expression anglaise), ça fout les boules ! Comprenez qu'en cas de sauvetage infructueux, dont la mort résulterai, en tant que sauveteur, vous êtes engagé au sens de la responsabilité pénale, alors si votre responsable direct prend un malin plaisir à vous ignorer sur les ondes radio, vous ne pouvez pas vous sentir à l'aise, c'est une pression psychologique intense, par 35 degrés à l'ombre, quand vous cuisez sous le soleil.
Je me rappelle bien du jour où je lui ai dit que ma femme était cette fille avec laquelle  il s'était entraîné plusieurs années durant. Maintenant que les années ont passé, je me demande en fait à quoi ils s'étaient entraînés. Je suis en droit de me le demander car pour quelle espèce de raison aurait-il ressenti autant de haine pour moi ? Si ce n'est pour cause de jalousie ? Pourquoi a-t-il eu cet air un peu surpris, puis dédaigneux, et enfin a-t-il détourné le regard ? Bordel de merde ! Vous rendez-vous compte de ce que cela peut faire d'investir sa vie pour protéger une personne, et de constater que personne ne respecte ce que vous faites ? De vous rendre compte que progressivement, vous êtes assailli par une masse informe de mollusques toxiques avec des masques souriants de pédés sans couilles ? (et de vieilles peaux arides aux chevilles fragiles!)
C'est après un moment de cette merde fangeuse dans notre vie que nous avons décidé de déménager sur Attalens, histoire de pouvoir laisser nos chats sortir dans la nature, histoire de goûter à l'air de la campagne. Nous pensions également pouvoir profiter d'une ambiance qui serait meilleure, à l'époque nous étions naïfs il est vrai. Il me reste encore à répéter que le patron de cette piscine de Bellerive n'était autre qu'un pied-noir. Cela semble anodin, mais nous verrons que pas du tout. Nommé Cabessa, cet homme fera partie de la liste des ex-patrons qui sont morts un peu trop jeunes dans ma vie.

Cette femme, en vérité, je me suis investi pour la sortir de la merde, c'est tout, et ça n'a pas marché. C'est tout, pas besoin d'en faire un plat. Mais justement oui, c'est bien un plat qu'ils en ont fait, et un plat qui se mange froid, comme j'allais le constater par la suite.
Peu de temps après notre rencontre, alors que nous sortions ensemble, elle a couché avec son ex. Elle me l'a avoué, m'a regardé dans les yeux, et lorsqu'elle a vu la douleur qu'elle me causait, elle a éclaté en sanglots, avec un regard qui ressemblait un peu à celui de Katrin lorsque je l'ai quittée. Ces deux femmes n'avaient donc pas que les vielles basquettes puantes en commun ! A ce moment j'ai décidé de rester avec elle, et donc de lui 'pardonner'. Elle venait de m'enlever tout élan de romantisme ou d'innocence. J'étais dans la merde et je le savais, mais j'avais décidé d'en découdre, et ce n'est pas une bande de petits cons qui allaient m'empêcher de régler mes comptes avec la stupidité fermentée

1 commentaire:

  1. J'ai pas tout lu, mais de toute évidence je suis dans une merde similaire!

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