jeudi 26 décembre 2019

Techno parade sous la tente, avec des chips.


Chères infirmières,

devant le désarroi de votre condition, il me vient une déduction logique que je vais développer ici, elle n’enlèvera pas le problème, elle n’effacera pas la douleur d’un bisou magique, mais elle vous donnera une plus claire compréhension de la situation, et ça, c’est le début de la guérison, car comme le disait le Bouddha, il faut premièrement savoir que la flèche empoisonnée est dans notre chair.

Je crois pouvoir conclure qu’il y a une forte augmentation des arrivées depuis un certain nombre d’années, et que c’est EN PLUS de cela que les problèmes de coupure de budgets, de privatisation, et de réduction d’effectif viennent se rajouter.

Le résultat pour vous ce sont les horaires à rallonge, les heures non payées, et tout ce qui en découle. Cela me touche, mais ce sur quoi je me concentre, ce sont les patients qui meurent dans les couloirs et dans les parkings.

Je suis pragmatique, et je cherche des solutions. Les sources du problème, on les connais pour ce qui est des greffons dont je parle plus haut, mais le tronc principal du problème, c’est l’augmentation des arrivées.

Considérez que nous sommes en guerre. Cela se démontre de nombreuses façons différentes, mais c’est un peu long, donc faites ‘comme si’ si vous ne l’acceptez pas, et ça fonctionnera de la même façon au niveau du raisonnement.

Un hôpital de guerre, ça fait quoi quand une affensive majeure est annoncée ? Ou rien que quand elle arrive ? Ca mobilise des moyens, ça réquisitionne des espaces pour le ‘tri’, et ça réduit fortement toutes les mesures qui ne sont pas ‘absolument nécessaires’.
Si vos dirigeants étaient compétents pour autre chose qu’appliquer du par-coeur, ou être des esclaves de lobbies pharma, ils auraient pris ces mesures.
Notez bien que quelque part les opérations ‘en ambulatoire’ dénotent bien de cette optique, mais elle n’est ici que le fruit de l’optimisation économique, pas du fait d’assumer la situation comme elle est en fait.

La guerre d’aujourd’hui, en tout cas ici et pour le moment, ne se passe plus à coup d’obus et de balles de guerre, mais avec d’autres moyens, le résultat est le même. Le fait d’avoir de plus en plus d’agressions montre bien ce que je dis, les personnages incriminés sont dans un ‘stress du combattant’, et ils sont traités comme des patients normaux, cette incompréhension débouche sur des agressions. Un soldat qui a pris une balle dans la cuisse, couché sous son buisson, si vous arrivez en lui disant, ‘monsieur, allongez-vous, restez calme, lâchez ce fusil’, vous allez vous en prendre une, et c’est ce qui arrive.

Ca c’était le conseil numéro un, et le seul. Pour le reste il s’agit de comprendre que vos responsables auraient du mettre à disposition des espaces plus grands, quitte à sortir de grandes tentes pour l’événementiel, genre, afin d’être sûrs que personne ne reste sur le carreau. Ensuite il faut des services de sécu équipés et en nombre suffisant, afin de ne pas les voir devenir agressifs eux-mêmes, et enfin, abusez de substances apaisantes, et bio, pour vous assurer que tous ces soldats de différents horizons restent dans l’harmonie relationnelle, un soldat ça tolère très bien la drogue en général, surtout sur le terrain. Il n’y a pas que les soldats, il y a aussi leurs victimes, qui ne sont pas toujours soldats.

Le tri consiste à pouvoir offrir une place en attente plus ou moins couchée avec du matos qui coûte QUE DALLE, dans un espace protégé du vent et de la pluie, UNE TENTE (au pire, après si le patron veut réquisitionner un cinq étoiles avec une hypothèque sur ses biens, grand bien lui en fasse). Il faut aussi en plus du groupe électrogène des batteries pour éliminer ces dix secondes de lag, je pensais que c’était prévu, désolé. Les reste des idées, et la façon de procéder dans les détails revient aux médecins honnêtes qui sont sûrement les plus décriés par les patrons-cyborg-lobby (souvent appelés mange-boule par certains combattants).

Les soldats vous sont familiers par nature, surtout les gars solides et maigres, qui ont ‘tout perdu dans la vie’ ce sont les plus évidents, mais bien d’autres à l’heure que nous vivons sont sur le champs de bataille urbain, des jeunes, très jeunes, des individus de toutes sortes. Je ne vais pas dans le détail afin de ne pas les compromettre de mon côté. Mais les règles de la guerre impliquent de soigner tout le monde, en tout cas de mon côté on fait comme ça, si possible bien sûr.

Il faudrait aussi que le tri prenne en compte les traîtres et les ennemis, afin qu’ils soient placés sous surveillance ou en détention par la suite, comme il se doit. Normal.

Je ne sais si cette guerre va durer encore longtemps, mais partez du principe que oui. Il faut par contre dire que le bout du tunnel, je le vois. Mais combien de victimes encore, Dieu seul le sait.
Prévoyez aussi de quoi égayer les pots de départ de la direction, car ils sont radins, les copains à Buzin, et on ne sait jamais, ils pourraient encore vous empoisonner.

En espérant que 2020 soit l’année de la techno parade magistrale, je vous fais un gros bisou, aux infirmiers aussi.

Marc

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